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HYMNE A L'ÉPÉE. 9 Lors qu'avec un fer de bataille Tu forges quelque outil nouveau. Va ! sous la forme pacifique, L'acier que ta mollesse abdique Devient plus homicide encor : Poussé par ta sombre avarice Il sacrifie à chaque vice, Et nous frappe aux pieds du veau d'or. Mais restons ceints du glaive, ô frères I L'étranger fût-il endormi, Troublé par mille instincts contraires Chacun porte en soi l'ennemi, Toujours quelque horde sauvage Rôde en nos coeurs et les ravage Les incline au joug de l'enfer; Trop souvent nous sentons notre âme Se prendre à quelque nœud infâme Qu'il faut trancher avec le fer. Donc, 6 vous, restez ceints du glaive, Fiers amants de la liberté ! La vie est un combat sans trêve Pour le droit toujours insulté. Restez armés en sentinelles, Amis des gloires éternelles, Luttez pour les cœurs défaillants ; Veillez dans votre armure austère ; Dans le ciel comme sur la terre La paix n'appartient qu'aux vaillants. Gloire à l'épée ! il faut encore, O ma France, en charger ta main! L'éclat du fer qui te décore Est le soleil du genre humain.