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               HYMNE A L'ÉPËE.

Tu n'obéis qu'à la plus forte,
Et tu vaux ce que vaut le cœur.

J'aime à voir jaillir l'étincelle
Du casque et des glaives d'acier ;
La splendeur dont l'arme ruisselle
Vient d'ailleurs que du fer grossier.
Dans l'éclair des lames guerrières
J'ai puisé de saintes lumières,
J'ai lu patrie, honneur et foi ;
Et j'entends, au choc des armures,
Parler plus haut que mes murmures
Un Dieu qui se réveille en moi.


La nature en nos mains abdique ;
Tu le dis, orgueilleux savoir !
Mais le fer de l'âge héroïque
Est le ressort de ton pouvoir.
Toi, poète, en ton vain délire,
Sais-tu pourquoi l'or de ta lyre
Conserve encore une vertu?
C'est que tu naquis de l'épée,
Et que tu vis sur l'épopée
Où tes pères ont combattu.

En brisant leurs lances hautaines,
Crois-tu, dans ta sainte ferveur,
Rompre aussi le faisceau des haines
Et fonder la paix, 6 rêveur?
Crois-tu que ta voix fera taire,
Mieux que le clairon militaire,
Les clameurs des ambitions,
Et qu'une plume de ton aile
Renversera l'hydre éternelle
Qui surgit de nos passions?