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             NOTICE SUR SAIJiT-KAMBERT-DE-JOUX.                453

rieure de ces angles fait une saillie en talus que l'on pourrait
comparer à un gros contrefort. L'étude assidue de tous ces carac-
tères négatifs comme ceux de la crypte du couvent, plutôt que
positifs, nous fait supposer que le donjon de Cornillon fut rebâti
par les ducs de Savoie peu de temps après la cession que leur en
fit l'abbaye , c'est-à-dire au XIIIe siècle. Nous avons trouvé une
ressemblance singulière entre ce château et ceux des Alymes et
de Luysandre, ses plus proches voisins.
   Le site et l'entourage du château de Saint-Rambert ne sont
pas moins remarquables que ceux de l'église, mais dans un tout
autre genre. Nous avions dans le bas de la vallée un paysage
calme et frais , mélangé de fabriques pittoresques , une plaine
étroite mais plantureuse que parcourt l'Albarine aux belles eaux,
et que des chemins bordés de haies de buis sillonnaient en tous
sens, sous l'ombrage non interrompu de noyers magnifiques..
Les montagnes n'y étaient que des fonds, c'est-à-dire des acces-
soires, et leur rapprochement, en concentrant les regards sur
un espace peu étendu, facilitait la perception de beautés qui
seraient comme égarées dans un plus vaste terrain. Ces beau-
tés qui auraient rendu notre pays cher à Poussin, si Poussin
l'avait connu , sont une grande noblesse dans l'arrangement des
masse» et dans les profils , une sobriété de détails qui n'exclut
pas l'élégance, surtout une poésie douce et tranquille jointe à
l'originalité d'effets la plus variée et la plus piquante. Nous ne
pouvons mieux caractériser cet aimable ensemble qu'en le com-
parant à une belle idylle grecque.
  Mais, à mesure que l'on monte dans les ruines du château, ou
plus haut encore, dans les rochers de Chantemerle , on voit les
agréments bucoliques de la vallée inférieure s'effacer devant des
beautés d'un ordre plus relevé. La hauteur des montagnes, vues
sous un angle aigu, était mal appréciée, tandis qu'en face de leurs
escarpements, on en devine mieux les dimensions. La plaine
était le principal du tableau, elle en est devenue l'accessoire, un
accessoire sans importance, puisqu'on ne la distingue qu'aux
méandres de ses eaux, où se reflète l'azur foncé de notre ciel. La
configuration du terrain commence à se faire mieux comprendre;