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440 LA CRYPTE DE SAINT-POTHW. donc trouvé peu à peu plus bas que le sol nouveau qui a fini par s'élever au point où nous le voyons aujourd'hui. Chaque année on dit la messe, dans la crypte, le 28 septem- bre en l'honneur de la fête de saint Ennemond. Ainsi, riep ne rappelle plus dans ce lieu sa célèbre origine. Le souvenir de saint Ennemond, très-précieux sans doute, est-il compara- ble à celui du premier apôtre de Lugdunumetà celui des saints martyrs de l'an 177? non certainement. En laissant tomber dans l'oubli un souvenir si glorieux, l'église de Saint-Nizier se prive d'une brillante illustration et renonce à ses litres de noblesse. Elle possède le trésor le plus précieux, trésor que doivent lui envier toutes les églises des Gaules, et elle ne s'en fait pas honneur. La crypte consacrée aux SS. Apôtres par saint Pothin n'est-elle pas le plus beau titre de gloire de l'église de Lyon? C'est elle qui lui donne le rang de métro- pole des Gaules,- c'est d'elle que son archevêque prend le titre de primat, c'est de tous ses monuments religieux le plus ancien, le plus précieux, le plus vénérable et le plus auguste, celui entin qui rappelle les plus anciens comme les plus in- téressants souvenirs. On t\ peine à comprendre que l'on ait pu laisser dénaturer un monument de celte importance, et qu'ayant l'honneur de posséder le premier autel consacré au Christ par le premier apôtre des Gaules, la paroisse de Saint-Nizier le laisse tomber dans l'oubli. C'est pourtant cet humble caveau qui donna un si grand luslre à l'église de Lyon ; c'est dans cet étroit espace que fut allumé le flam- beau de la foi qui éclaira les Gaules en créant une civi- lisation nouvelle, c'est sur ce sol même foulé par saint Pothin que se sont agenouillés nos premiers ancêtres convertis au Christianisme, c'est là qu'ils ont été régénérés par les eaux saintes du baptême; c'est là que Sanctus, Epagathe, Matur, Pontique, Biblis, Atlale, Alexandre, Blandine et un grand nombre d'autres ont puisé dans les paroles et les exhor-