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                    LA CRYPTE DE SAINT-P0TH1N.                            435
rebâtirent sur la même place et sur les mômes fondations
celte sainte chapelle consacrée à la Vierge et aux apôtres
Pierre et Paul par le premier évoque de Lugdunum. On y
déposa quelques restes des martyrs de l'an 177 que l'on avait
pu sauver de la rage des bourreaux (1). Les grands souvenirs
que rappelait celte première église la désigna de suite pour
la cathédrale de Lyon, malgré la petitesse de sa dimension (2).
Son établissement attira dans le voisinage un grand nombre
de chrétiens qui descendaient en grande partie de ces pre-
miers Grecs disciples de saint. Polhin. L'île fut alors assainie,
les bois abattus, el des terres rapportées commencèrent à
exhausser le sol, afin de le mettre à l'abri des envahissements
des deux rivières. Les souvenirs émouvants qui se rattachaient
à celte île attirèrent dans celles qui en étaient voisines un
grand concours, el la colline de Lugdunum perdit alors peu
à peu de son importance. Malheureusement, construits à la
hâte par des archilecles sans talent, les monuments de celle
époque ne lardèrent pas à s'ébranler el nécessitèrent d'être réè-
difiés au Ve siècle. C'est ce qui arriva à celui dont nous parlons.
   Reconstruite par saint Eucher, la nouvelle cathédrale des
SS. Apôtres élait plus vaste , mais le premier oratoire
avait été religieusement respecté. En forme de croix grecque,
souvenir de son origine, ce monument rétabli lel qu'il était

   (1) C'était en l'honneur de ces saintes reliques, qu'avait été instituée la
fête des Merveilles, qui avait lieu le 2 juin, jour de la fête de saint Polhin,
et qui fut supprimée au XVe siècle, à cause des abus auxquels elle avait
donné lieu.
   (2) Le mystère dont saint Pothin était obligé de s'envelopper ne lui avait
pas permis de fonder son oratoire sur un plan plus vaste. D'un autre côté,
toutes les anciennes églises grecques sont très petites. Voir à ce sujet l'ou-
vrage intitulé : Eglises Bysantines en Grèce, par André Couchaud. Les tem-
ples du paganisme étaient aussi en général assez petits parce que le peuple
se tenait en dehors pendant toute la célébration des sacrifices et des céré-
monies religieuses.