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CHRONIQUE ARTISTIQUE. Le moment de l'Exposition approche, et les peintres sont en émoi. On se hâte de terminer les dernières toiles ; on retouche, on vernit, on se met sous les armes, et on attend avec empres- sement le grand jour. Les journalistes, de leur côté, taillent leur plume, et se disposent à passer au fil de la critique tout ce qui leur tombera sous la main. Déjà quelques escarmouches ont eu lieu. On a poussé des reconnaissances, et les éclaireurs sont revenus avec des nouvelles. Les peintres lyonnais marcheront nombreux et puissants. M. Saint-Jean ne présentera pus son meilleur tableau : il a été commandé par l'empereur, et tl ne pa- raîtra pas à notre Exposition ; mais nous aurons d'autres toiles de cet artiste, M. Saint-Jean est trop laborieux pour n'avoir pas quelque tableau à mettre dans les rangs. M. Trimolet ne s'est pas cru à l'abri avec un superbe portrait d'homme, et il s'est retiré de la mêlée, quoiqu'il eût à offrir aux coups de l'ennemi une de ses meilleures toiles. M. Bonirote se repose sur ses lauriers, et nous l'en blâmons ; en revanche, M. Ponthus-Cinier a, dit-on, un escadron de petits paysages, parmi lesquels on cite surtout une Vue du camp de Sathonay ; pour cette fois, les bourgeois n'auront pas tort d'aimer une scène de guerre en