page suivante »
404 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. désordre qui n'est pas sans grâce. H y a cependant un lien qui les rattache en un faisceau ; elles dérivent toutes d'une même inspiration, elles émanent d'une croyance que l'auteur a voulu servir en les publiant : la foi au spiritualisme. M. Olivier nous dit modestement que « sa seule ambition est d'être un au- xiliaire obscur au service de cette noble cause dont le spiritua- lisme est le drapeau. » 11 lui a paru, dit-il encore, que la société penchait vers le matérialisme. Beaucoup d'autres le croient, et pensent que c'est faire œuvre de bon citoyen que de combattre cette recrudescence d'un mal d'où sortent tous les autres maux. 11 ne suffit pas de gémir sur ces ouvrages immoraux qui re- commencent à envahir les étalages de nos librairies ; sur ces spectacles déshonnêtes qui attirent chaque soir une foule avide d'être initiée à de honteux mystères ; sur ces habitudes de fas- tueuse débauche, où une nouvelle jeunesse dorée semble se pré- cipiter avec plus de fureur que jamais. C'est un devoir de com- battre , chacun dans la limite de nos forces , ces symptômes menaçants. M. Olivier s'est mis en règle, et il nous a donné l'exemple. 11 a de nobles paroles pour flétrir le vice, l'égoïsme, l'abrutissement des âmes qui oublient la dignité de leur nature ; d'éloquentes protestations contre la fausse science « qui traite de chimère tout ce qui échappe à son analyse ; qui sourit quand on lui parle du monde invisible ; qui porte le matérialisme dans les replis de sa robe magistrale, et le secoue à pleines mains sur les générations abusées, desséchant ce qui reste de vie et de foi dans les âmes. » En même temps qu'il condamne le mal et réfute l'erreur, il sait louer le bien et démontrer le vrai. Dans ses fragments sur l'amour, sur le génie, sur la pudeur, sur la liberté morale, sur la mort, etc., il met en pleine lumière cette nature spirituelle de l'âme humaine, qui est sa force et son honneur, il relève l'homme sur le piédestal de son origine divine et de ses immortelles destinées. Ainsi, il justifie pleinement son ambition, et nous croyons pouvoir lui promettre que la noble cause qu'il a voulu servir, ne le reniera pas. Quant à la forme même de ces Pensées, elle est très variée. Ce sont, en général, des réflexions sur les sujets les plus divers,