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394                 DISCOURS DE M. BOU1LL1ER."
latitude assez grande pour pouvoir toujours varier nos leçons ait
bout de chaque période de trois ans , devant un auditoire qui ne
varie pas, ou du moins qui ne varie qu'insensiblement. En effet,
la règle nouvelle à laquelle nous sommes soumis , peut très-bien
se concilier avec cette liberté d'allure qui nous semble essentielle
â l'enseignement supérieur des lettres. Voici d'ailleurs, Messieurs,
tout ce qu'elle nous prescrit, et, en conformité avec ses prescrip-
tions, voici les sujets de nos cours de cette année.
   Le professeur de littérature ancienne doit prendre le sujet de
 son enseignement, la première année, dans l'histoire de la litté-
rature grecque, depuis son origine jusqu'au temps de Périclès, et
 dans la littérature latine, jusqu'au siècle d'Auguste ; la deuxième
 année, dans les siècles de Périclès et d'Alexandre, et dans celui
 d'Auguste ; la troisième , dans la période qui s'étend depuis
Alexandre jusqu'à Justinien, et depuis Auguste jusqu'à la fin de
l'empire d'occident.
   Le professeur présentera donc dans le cours de cette année
une histoire de la littérature grecque jusqu'au siècle de Périclès.
Après des considérations générales sur l'origine, la religion et les
mœurs des diverses populations de la Grèce, sur la langue grecque
et ses dialectes , il travaillera à éclaircir la période des chantres
sacrés et des poètes législateurs. Passant ensuite à l'histoire de
la poésie épique, il discutera la question homérique, et il achè-
vera la part de la littérature grecque par l'histoire des origines
du théâtre jusqu'à Eschyle. Il exposera parallèlement, dans une
de ses deux leçons, la période correspondante de la littérature
latine. A l'histoire et à l'analyse, il joindra l'explication des textes
les plus importants sous le rapport de la langue, de l'histoire et
du goût.
   Remarquez, Messieurs, que ni la lettre ni l'esprit du programme
n'imposent au professeur d'embrasser également toutes les parties
de son double et vaste sujet pour recommencer de la même ma-
nière cette même histoire , nécessairement fort abrégée, devant
des auditeurs qui, l'ayant entendue trois ans auparavant, ne se
soucieraient peut-être pas de l'entendre une seconde fois. Tout
ce qu'on lui demande, c'est de prendre son sujet dans ces deux