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376                   NOTICE HISTORIQUE

les avaient été supprimées (1 er mai 1802), et les bibliothèques
cédées par le gouvernement aux villes dans lesquelles elles se
trouvaient, à la condition d'en prendre soin et de payer le
conservateur. Auxerre devint, à ce tilre, propriétaire de la bi-
bliothèque du département de l'Yonne, qui, n'ayant plus de
bibliothèque , n'eut plus de bibliothécaire avec lequel on
pût traiter. Peut-être pourrait-on contester la légalité ou du
moins la convenance de la concession ; mais je laisse ce soin
à d'autres ; je dirai seulement que celle transformation ne
fut ni subile ni régulière. La ville d'Auxerre ne se montra
pas Irès-empressée de remplir ses engagements moraux et
de faire jouir le public de celte bibliothèque, ce qui était une
condition de la cession faite par le gouvernement. Forcée
d'enlever les livres du lieu où ils avaient été installés, l'ab-
baye Saint-Germain, qui était une propriété de l'Etat, la mu-
nicipalité les fil déposer provisoirement dans les bâtiments du
collège, à elle appartenant, el où ils restèrent pendant vingt
 ans entassés dans les greniers, exposés à la pourriture el aux
dilapidations du premier venu. Elle fut bien punie de celte
négligence.
    Chaptal, ex-professeur de chimie à l'ancienne université de
Montpellier, étant devenu minisire de l'intérieur, voulut don-
ner un souvenir de reconnaissance, sinon à celle univer-
 sité, qui n'existait plus, du moins à l'établissement qui lui
avail succédé , la Faculté de médecine. En conséquence, il
chargea M. Prunelle, qu'il avait connu à cette Faculté, et qui
se trouvait alors à Paris, de parcourir un certain nombre de
départements, dont il lui traça lui-même l'ilinéraire , el d'y
recueillir, dans les dépôts littéraires appartenant à la nation,
tout ce qui pourrait convenir à cet établissement, afin de
remplacer l'ancienne bibliolhèque de l'université, qui avait
été supprimée, ainsi que celle dernière, dans la crise révolu-
tionnaire. M. Prunelle devait explorer les dépdls qui se (rou-