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372 NOTICE HISTORIQUE
de la Convention, ne reçut malheureusement qu'une exécu-
tion incomplète par suite des événements. On sait, en effet,
que le gouvernement qui succéda presque aussitôt après à la
Convention n'avait ni la puissance ni la volonté de réaliser
les grands projets de sa devancière : il sembla prendre Ã
tâche , au contraire , de les entraver, n'osant les rejeter ou-
vertement.
Toutefois quelques départements plus pressés, c'est-à -dire
plus patriotiques que d'autres, réalisèrent chez eux plus ou
moins complètement le plan de la Convention. De ce nombre
fut celui de l'Yonne, qui eut de bonne heure son école cen-
trale el sa bibliothèque, composée en grande partie des li-
vres des couvents et des émigrés. Ceux de M. de Maubec en
particulier furent apportés h Auxerre , par les soins du
Père Laire, nommé bibliothécaire de la bibliothèque cen-
trale de cette ville; ce célèbre bibliographe a môme écrit de
sa main sur ces manuscrits plusieurs notes , dont quelques-
unes sont peu dignes de lui pour le style. Laire resta à la tête
de cet établissement, pendant plusieurs années , continuant
ses travaux littéraires et faisant un cours de bibliographie.
C'est probablement durant cet intervalle que la Bibliothè-
que nationale s'enrichit d'un certain nombre de volumes pro-
venant de la bibliothèque la Valette ; ils lui furent sans doute
envoyés par ordre de la Commission qui avait été formée dans
le but d'inspecter les dépôts littéraires de la nation et d'en
répartir les livres entre les grands centres de population de
la France, pour réparer un peu les injustices du hasard , qui
avait accumulé les richesses bibliographiques sur certainspoinls
voisins des grands établissements religieux supprimés , tandis
que d'autres, moins favorisés, n'avaient rien eu. Celte Com-
mission était composée de M. Chardon de la Rochelle et de
Dom Maugerard, ancien bénédictin , auquel la Bibliothèque
nationale doit ses plus précieux incunables.