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362 F.-Z. COLLOMBET. dit, de ses livres. Nulle part, notre écrivain n'a déployé avec plus d'abondance l'érudition littéraire ; nulle part, il n'a fait preuve d'un goût plus sûr, d'une critique plus fine, plus déli- cate, il n'a mis plus de poésie dans son style. Presque tous ses jugements sur Chateaubriand sont neufs , et ils resteront (1). A dater de la publication de cet ouvrage, Collombet ne fit plus rien paraître de considérable ; Chateaubriand avait été pour lui comme le chant du cygne. La réimpression de son Cours de Littérature ne doit pas compter, bien qu'il l'ait à peu près re- fondu. Ce n'est pourtant pas qu'il n'eût de grands travaux tout prêts pour la publicité. Ainsi nous avons trouvé dans ses manus- crits : 1° Des Observations et des Notes critiques sur les Pro- vinciales de Pascal, achevé ; 2° Une Histoire de la vie et des écrits du Père Jacques Sirmond, achevé (2) ; 3° un recueil de vers des poètes chrétiens sous ce titre : Carmina poetarum christianorumselecla abprimisEcclesiœsœculis ad annumus- que ducentesimum supra millesimum, in gratiam studiosœ ju- ventutis collegit, nolisque criticis instruxit F.-Z. Collombet. (1) Ceux qui ont lu le beau travail de Collombet nous sauront gré de leur donner ici, sur le Génie du Chrislianisme,,quelques lignes judicieuses, écrites après coup et que nous avons trouvées dans les papiers de l'auteur : « Je crois que Chateaubriand a fait du bien par son Génie du Christianisme ; c'est un bon livre d'occasion. Il fallait opposer quelque chose à la fatuité des phi- losophes, quelque chose de léger comme leurs attaques. Ce n'est pas un livre de profonde conviction ; il n'a pas même entrevu la puissance histori- que et sociale du christianisme ; rien de son organisation, rien de l'explica- tion qu'il a apportée aux grands problèmes de la société , et des leçons de liberté par lesquelles il a régénéré le monde, accroupi dans un cloaque comme était la société humaine. Il n'y a vu que le beau ce n'est qu'un côté de la vérité... Mais enfin, il a osé parler religion quand tous les es- prits en sentaient le besoin et que personne, dans la bonne compagnie, n'o- sait l'avouer. » Nous avons rendu compte du livre de notre ami dans le tome IVe de la e 2 série de la Ilevue du Lyonnais. (2) Il serait utile d'éditer ces deux œuvres posthumes ; l'auteur en parlail souvent et y a, sans nul doute, renfermé des détails aussi curieux qu'utiles à connaître.