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F.-Z. COLLOMBET. 353 Ces magnifiques paroles sont l'expression des nobles et ca- tholiques sentiments que nous avons connus de tout temps à Col- lombet ; alors ces sentiments portèrent les deux amis à se replier sur eux-mêmes et à chercher, pour combattre le mal du moment, un mode qui eût le mérite à la fois de la science et del'à -pfopos. En rétrogradant vers le passé, ils s'arrêtèrent au cinquième siècle, à cette époque où l'ancienne civilisation, attaquée par les Bar- bares, avait été recueillie et sauvée par le Christianisme, et résolurent de faire connaître à la génération présente les auteurs ecclésiastiques de cette période désastreuse. En effet, il y avait entre le cinquième siècle et le nôtre, sous le rapport des ruines matérielles et morales, une analogie trop frappante pour pouvoir être méconnue des esprits tant soit peu sérieux. En publiant donc en français les œuvres des écrivains chrétiens qui assis- tèrent à la chute de l'ancien monde, ils montreraient aux hommes de notre époque, comment cette religion que de stu- pides phraséologues voulaient abattre, avait su résister à la plus effroyable de toutes les tempêtes, et comment seule alors elle avait arboré le signe du salut. Nous voyons par la correspon- dance de Collombet que son projet avait été compris et que de généreuses intelligences y applaudissaient. Nous nous permettons de citer un de ces témoignages confidentiels .- « J'ai appris par les journaux, Monsieur, écrivait M. Edouard Turquety, dans une lettre du & décembre 1834, les belles e grandes entreprises dont vous vous occupiez dans vos studieux loisirs. » Et dans une autre : « Oui, vous avez raison, le Catho- licisme est encore une source inépuisable pour les arts, et je m'étonne que certains esprits osent, en le niant, se refuser à l'évidence. Oui, quoiqu'on disent les restes de l'école sceptique ou voltairienne, l'avenir, tout l'avenir appartient à cette haute religion que n'ont pu ébranler les secousses de dix-huit siècles. Le Christ nous domine encore du haut de cette croix qu'on dé- daigne et qui est maintenant comme jadis le Labarum d'une nouvelle ère. » Cependant les deux collaborateurs débutaient dans la carrière par deux ouvrages qui parurent presqu'en même temps sous le 23