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F.-Z. COLLOMBET. 351 Cependant Zenon n'avait point renoncé à la vocation ecclé- siastique , et, son cours de théologie achevé, il se disposait à accepter de l'enseignement dans un des petits séminaires du dio- cèse. Rendu à son élément et libre, dans cette carrière, de dé- ployer sa rare capacité, nous ne doutons pas qu'il n'eût bientôt dissipé les préventions des supérieurs et recouvré leur confiance ; malheureusement il émit des désirs, légitimes peut-être, mais qui rencontrèrent une vive opposition et il manqua son but. Sa constance ne tint pas contre cette dernière épreuve et il renonça définitivement à entrer dans les ordres. La Providence l'appelait à accomplir, sous l'habit laïque, une autre mission non moins sainte que celle du prêtre. À cette époque, Collombet, par la mort récente de l'abbé Comte, entrait en possession d'une très-honnête fortune ; il résolut de profiter de l'état d'indépendance où elle l'établissait pour se livrer exclusivement à l'étude, sans trop savoir où cela pourrait le conduire. Il vint alors prendre son logement au n° 11 de la rue Saint-Dominique. C'est là , dans une chambre obscure, isolée,, complètement dépourvue d'agrément et de confortable que s'est écoulée la dernière moitié de sa vie. 11 avait sans doute choisi d'abord provisoirement cette demeure; on sait maintenant, comme l'écrivait un de ses amis (1), qu'il y est resté par un sen- timent de générosité, d'abnégation et de sacrifice. Livré à lui-même, Collombet rêvait de gloire, d'avenir litté- raire et faisait part de ses projets à un ami, M. Grégoire, qu'il avait autrefois connu à Belley, lors de son cours de philosophie, et que de singulières circonstances avaient ramené près de lui. Animé des mêmes dispositions, possédant des goûts semblables et doué d'un beau talent, cet ami s'associait volontiers à des projets qui souriaient à son imagination. Un grand événement vint inspirer aux deux jeunes collaborateurs un but plus noble que la gloire. On était alors dans la dernière moitié de 1830; la monarchie restaurée en 1815 venait de s'écrouler sous les coups de la démagogie. L'autel lui-même était sérieusement menacé, car (lj M. Auguste Ducoin . Gazette de Lyon du 21 octobre 1853.