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340 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. toute subvention , et ce ne sont pas les moins riches ni les moins peuplés. M. le docteur Hubert-Valleroux ne se contente pas de signaler l'insuf- fisance des moyens accordés aux écoles de sourds-muets ; il critique en- core, sous plus d'un rapport, l'emploi de ces ressources q u i , mieux ména- gées, pourraient s'étendre à un plus grand nombre de malheureux, et don- ner à ceux qui y participent les bienfaits d'une éducation mieux dirigée, notamment d'un enseignement professionnel plus complet (1). Dans la mai- son de Paris, par exemple , l'éducation de chaque sourd-muet, dans une période de six ans , coûte 10,000 fr. , ce qu'il faut attribuer à un person- nel trop nombreux : 73 fonctionnaires pour 160 élèves! Et encore, dans cet établissement-modèle, héritage des de L'Epée et des Sieard, a-t-on perdu les traditions des fondateurs, loin de les perfectionner. Sous l'empire d'une administration qui étouffe l'enseignement, tout a dégénéré en éclat exté- rieur, et, à qui s'enquiert du bien opéré, ou montre des murs et des jardins. Encore si les jardins n'étaient pas réservés aux délices des administrateurs ! Le Mémoire du docteur Hubert-Vallcroux a suscité une polémique assez vive. Les querelles des savants ressemblent à celles des théologiens : on trouve plus facile de répondre du haut de l'autorité que du haut de la vé- rité, et de fulminer que de raisonner. Nous regrettons que tel soit le carac- tère des réponses faites à l'auteur du Mémoire. Après cette dépense de mauvaise humeur, rien n'est prouvé ; la question qui intéresse à un si haut point l'humanité, l'esté entière. Nous, public, nous nous inquiétons fort peu que certaines positions officielles soient amoindries ; mais nous nous inquié- tons vivement si tant de malheureux reçoivent, en effet, le secours que la société leur doit, et sur un sujet si propre à nous toucher, nous admettons une heureuse rivalité d'efforts charitables, non les explosions de l'amour- propre blessé. Après tout, ce qui nous semble devoir être réclamé pour la maison des sourds-muets de Paris ou pour la maison-mère et centrale, si, comme le propose M. Hubert-Valleroux, elle serait plus convenablement placée à la campagne, ce n'est pas un amoindrissement. Cet institut doit toujours être le dépôt des traditions qui progressent, le foyer de la science ; en un mot, nous croyons que son principal caractère est celui d'un établissement nor- mal propre à fournir des méthodes et des professeurs à toutes les autres écoles de France. Nous admettons donc pour elle un certain luxe, pourvu iîl Nous nous plaisons a reconnaître que ses critiques ne s'appliquent nullement à 1 Etablissement de Lyon, dirigé par 31. Forestier, et auquel le I' Charles donne des soins inspirés par une charité .4 ardente et si éclairée.