Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
             NOTICE SUR SAINT-IUMBKRT-DE-.IOUX.                   275
rieux de dissidence de ces auteurs, est relatif au volume , ou, si
l'on veut, à la quantité des reliques transférées. Le Laboureur
semble croire, d'après les habitants du Forez, que les corps des
deux saints nous furent enlevés en entier ; les titres de Saint-
Rambert en Bugey, cités par Guichenon, prétendent au contraire
que la totalité était restée dans notre abbaye. En revanche,
M. Depery établit que chacun des deux monastères ne possédait
que la moitié des reliques, et il constate ainsi leur authenticité.
    Nous venons de dire que l'abbaye de Saint-Rambert, son chef-
lieu du moins, appartenait au diocèse de Lyon dès les temps les
plus reculés, Ve siècle. Elle en faisait partie encore, il y a soixante
ans, et le terminait du côté de l'Est. On sait que la circonscription
de cette province ecclésiastique était à peu près celle de la province
civile nommée pas les Romains première Lyonnaise, — elle conte-
nait de plus une portion de la Séquanaise,— et qu'elle tirait de son
ancienne suprématie sur les autres provinces de la Gaule qui por-
taient le même nom qu'elle , ses droits de primatie, aujourd'hui
 réduits à un vain titre. Mais ces pouvoirs temporel et spirituel ne
 restèrent pas toujours dans des limites communes.
    Dès que les empereurs d'Allemagne furent devenus seigneurs
 suzerains à l'occident du Jura, par la cession que leur fit Rodol-
 phe le Lâche, au commencement du XIe siècle , plusieurs petits
 chefs ou gouverneurs de cantons profitèrent del'éloignement de
 leur maître suprême pour s'affranchir de l'obéissance qu'ils lui
 devaient, et pour rendre héréditaires dans leurs familles des biens
 primitivement révocables. Nous n'avons pas besoin de dire que
 ces usurpations se multiplièrent rapidement, et que l'empire in-
 capable de soutenir ses droits devenus purement nominaux,
 abandonna peu à peu l'espérance de recouvrer des provinces
 dont il n'avait jamais joui par le fait. Le plus puissant, peut-être,
  de tout ces petits souverains était le sire de Coligny , dont les
  états au XIIe siècle, s'étendaient sur les bords de l'Ain, depuis
  le nord du Rcvermont jusqu'au Rhône, et s'avançaient dans l'Est
 jusqu'aux possessions de notre abbaye. Le château de Saint-Ger-
  main, un des points importants de son domaine, fut même plus
  tard une portion du marquisat de Saint-Rambert: après avoir