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NOTICE SUR SAINT-RAMBERT-DE-JOUX. 189 nous offrons cet essai comme un témoignage de notre recon- naissance. Saint-Rambert, 1842. CHAPITRE I«. ANTIQUITÉ DE SAINT-RAMBERT-DE-JOUX. L'ancien nom de la ville de Saint-Rambert-de-Joux est in- connu, mais il n'y a point d'incertitude sur l'origine de celui qu'elle porte aujourd'hui. Il lui vient d'un illustre personnage de race franke, qui vivait à la cour de nos rois , vers la seconde moitié du vn e siècle (1). Rambert ou plutôt Ragnebert, Ragne- bertus, fils du duc Radbert, s'étant attiré la haine d'Ebroin, maire du palais, fut exilé par lui dans cette partie de la Bourgo- gne qu'on nomma plus tard le Bugey. Bientôt le bannissement du vertueux Rambert ne suffit plus à la vengeance de l'usurpa- teur, sa mort fut résolue. En conséquence, des soldats le condui- sirent dans un désert où saint Domitien, deux siècles aupara- vant, avait construit un pauvre oratoire devenu ensuite une abbaye célèbre. Là on le fit asseoir sur un rocher, et on le mit à mort. A cette nouvelle les cénobites se hâtèrent de descendre du couvent ; ils enlevèrent avec le plus grand respect le corps du martyr, et l'ensevelirent dans leur église. Quelques années après , la sainteté de saint Rambert se ma- nifesta tout-à -coup par des miracles qui eurent lieu sur son tombeau. On y accourut de toute part ; chacun s'empressait de visiter des reliques si vénérables. Enfin le nombre des pieux pè- lerins devint si grand, que leur concours forma peu à peu un bourg auquel on donna le nom du saint qui l'avait en quelque sorte fondé. On y joignit le surnom de Joux, pour rappeler qu'il se trouvait à l'extrémité de la chaîne du Jura. (I) Voyez plus loin un résumé de la légende de saint Domitien,