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180                       LE RÉVEIL.

 Que parfois des forêts apporte par bouffées
 Et berce dans les airs le souffle des matins.


 C'est que vous écoutez une voix inconnue
 Qui, vous ne savez d'où, nouvellement venue,
 Et troublant depuis peu votre calme rêveur,
 A parlé tout à coup, hôte qui se révèle,
 Cu'on ignorait encore et qui tout bas appelle
 En frappant doucement au seuil de votre cœur.


 Un hôte inattendu qui, pour se faire entendre,
 Murmure, tout craintif, son appel le plus tendre,
 Chante joyeusement et pleure tour à tour ;
 Et pendant qu'il attend la réponse tardive,
 Surveille du regard, sentinelle attentive,
 Votre âme, dont il fait incessamment le tour ;

 Afin d'y découvrir, sous l'ombre qui les couvre,
 Une furtive entrée ou la porte qui s'ouvre,
 Joyeuse, sur un seuil par le soleil charmé,
 Si le foyer est mort ou s'il dort sous la cendre,
 Et si, sourd à la voix qu'il ne veut pas entendre,
 Le logis est désert ou prudemment fermé.

 C'est moi, dit-il, ouvrez ! et sa plainte redouble.
 — Je ne vous connais point et votre voix me trouble.
 Allez, répondez-vous, portez ailleurs vos pas.
 Votre air est étranger, je ne sais qui vous êtes,
 Votre présence ici trouble mes douces fêtes.
 Dieu vous garde, bonsoir ! — Mais il ne s'en va pas.

 Il sait qu'à répéter sa demande importune,
 On arrive bientôt à fléchir la fortune ;
 Qu'il faut savoir attendre, et que, le plus souvent,