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                  BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.                     1(53

tant peut-être de perdre quelque chose de ses illusions, de ren-
dre hommage à la sagacité de l'homme qui révèle des taches aux-
quelles on était loin de songer. Nous recommandons aux jeunes
littérateurs, comme études infiniment utiles pour former le goût,
l'analyse du récit de la mort de Polyphonte, t. 1, page 163 et sui -
vantes, celle du récit de la mort de Vatel, page 146, celle de la
mort de Duguay-Trouin, page 117, enfin, l'analyse du poème
de la Henriade.
   M. Collombet ne juge pas seulement les écrivains au point de
vue littéraire, il les apprécie encore au point de vue de la mora-
lité et des principes. Tout en rendant justice aux talents, il ne
craint pas de signaler les erreurs et de stygmatiser les renommées
acquises aux dépens des croyances et des bonnes mœurs ; les
auteurs vivants eux-mêmes n'échappent point à cette critique
sévère et impartiale. Grâce à elle, la jeunesse studieuse saura
qu'il ne faut pas se hasarder à eueillir toutes les fleurs , qu'il y
en a dont l'éclat est pernicieux, dont le parfum donne la mort.
Citons un exemple de cette critique dans ce qui concerne le chan-
sonnier Béranger. « De gouvernement, il ne semble en vouloir
d'aucune sorte, et pourtant il en faut un à cette pauvre humanité.
De religion, il n'en veut pas non plus. 11 a appris aux hommes
de notre siècle à se rire de Dieu , le verre en main ; à prendre
J-C. pour un fou, et à estimer que la chasteté de la femme , c'est»
à-dire l'homme de nos mœurs, de nos femmes, de nos filles ,
 de nos sœurs, n'est qu'un préjugé ridicule. Le chantre de Lisette.
 et de Frétillon ne rougit pas de faire entrer au Ciel, avec des
 droits égaux, la sainte sœur de charité et la femme perdue ; il a
 le courage d'entremêler d'indécents mirliton , mirlitaine, à la
sombre pensée du Jour des Morts , et de profaner ainsi tout ce
 qu'il y a de plus sacré au Ciel et sur la terre. Que Béranger soit
 un remarquable et très-remarquable poète, je le veux bien, si la
 poésie a son domicile aux lieux infâmes ». C'est ainsi que doi-
 vent être traités devant le public les écrivains qui ont osé con-
 sacrer à l'irréligion et à l'obscurité les nobles facultés qu'ils
 avaient reçues de Dieu.
    Félicitons l'auteur du cours de littérature d'avoir cité, lorsque