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            DÉCOUVERTE DUNE VILLE GALLO-ROMAINE.                            I'l9
geanee et à votre zèle éclairé pour tout ce qui touche à l'histoire
de notre Beaujolais.
   N'admirez-vous pas , Monsieur, l'étrange fatalité qui semble,
s'être attachée à cette question de géographie comparée? Pen-
dant près de trois siècle , elle a été un sujet de contestations et
d'erreurs pour tous les savants qui s'en sont occupés. Enfin , à
force de recherches et de calculs, M. Walckenaër, à qui sa posi-
tion et ses connaissances géographiques donnaient le droit de
prononcer, l'avait déclarée définitivement jugée. Et voilà qu'au-
jourd'hui (suivant votre expression), « après quinze siècles d'ou-
bli , une ville sans nom se produit au grand jour. » Son appari-
tion inattendue fait revivre un procès qu'on croyait à jamais
éteint. Cette ville ne serait-elle point la mystérieuse Lunna qu'on
a cherchée si longtemps ? Son enfouissement à quelques mè-
tres de profondeur, • sans laisser aucune empreinte dans les
                         <
traditions locales, ni aucun vestige à la surface dù*sol » , si ce
n'est quelques fragments de briques et de tuiles à rebords (1);
toutes ces circonstances n'expliquent-elles pas d'une manière
très-naturelle la difficulté qu'ont dû éprouver les antiquaires à
retrouver une ville qui avait complètement disparu? Un nouvel
examen de la question devient donc nécessaire.
   Permettez-moi de remarquer d'abord que de tous ceux qui se
sont livrés à cette recherche pendant un long espace de temps, il
n'en est pas un seul qui ait attaché la moindre importance aux
chiffres de la Carte de Pentinger qu'on n'a pas même pris la
peine de discuter. Je suis le premier qui ai dit, en 1844 , que si
ces chiffres étaient exacts, il fallait chercher Lunna à peu près
au lieu nommé les Tournelles de Flandres (2). Je ne croyais cer-
tainement pas voir, un jour, sortir une ville du lieu que j'avais
désigné.


   (1) Ces tuiles à rebords, qu'on trouve assez fréquemment dans le Beau-
jolais, sont de véritables tuiles romaines. J'ai conslaté leur parfaite identité
avec celles dont on se sert encore aujourd'hui à Rome.
   (2) Recherches sur Vemplacement de. Lunna , p. fl de la 1"' édition , et
p. 15 de la seconde.