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78                    BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.

textes, mais les vérifient, les discutent et les accompagnent d'ex-
plications souvent fort développées.
   On sait qu'Aimar Rivault, comme l'appelle M. Moncloux-la-
Villeneuve dans la Biographie universelle, ou Aymar du Rivail
(Aymarus Rivallius Allobrox), comme on l'a nommé aussi, était
d'une famille considérable du Dauphiné. Né à Saint-Marcellin
vers 1 # 0 , après avoir étudié les belles-lettres à Romans, le droit
probablement à Grenoble et certainement à Pavie, où il suivit les
leçons des professeurs célèbres JasonMainus et Philippe Decius,
et d'où il croyait avoir entendu en 1512 le canon des Suisses
grondant devant Milan, il enseigna la jurisprudence à l'université
de Grenoble, et il fut un des conseillers du parlement du Dau-
phiné.
   Il nous met lui-même au courant des principales circons-
tances de sa vie et de ses relations de parenté. Il nous apprend
que, dès 1394, sa famille déjà notable dans le Dauphiné se signa-
lait par une pieuse fondation (1), que ses aïeux exerçaient déjà
un droit de justice (2) ; que son aïeul a gérera Saint-Marcellin le
bailliage du Viennois et du Valentinois ; que son père, jeune
encore, eut à Grenoble le bailliage du Grésivaudan ; qu'il fut lui-
même en relation intime avec Bayart et avec lés personnages les
plus notables de cette époque. Il parle des missions importantes
dont il fut chargé par nos rois ; il nous cite dans le xxie chapitre
de son Ier livre un fait très-important, qui montre quelle con-
fiance on avait en lui : « Quelques Piémontais, dit-il, partisans
« de Louis-Jean, marquis de Saluées, ayant dernièrement en-
« vahi Château-Dauphin, y firent un noble prisonnier, et préci-
« pitèrent du haut de la citadelle le gouverneur. A ce sujet, par
 • les ordres de François I er , roi très-chrétien, nous fûmes en-
 >
 « voyé en ambassade auprès de Charles III, duc de Savoie, afin
 « de savoir s'il était complice de ces crimes, demander que les
 « coupables nous fussent livrés, et, en cas de refus, lui déclarer
 « la guerre. Nous avions pour collègue dans cette ambassade,

     (1) Le couvent des Carmes, de Vienne, fondé par Pierre du Rivail.
     (2) A Lieu-Dieu, non loin do Vienne.




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