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BELLEY. 27 cieuse interprétation. Cédant à l'engouement de son temps pour la langue celtique, séduit par Bulet et par Baxter, il professe une autre opinion dans son troisième volume, et prend la plupart de ses explications dans les racines d'une lan- gue qu'il croyait retrouvée. C'est dans ce système qu'il in- terprète l'étymologie de Belley, quoique cette ville ne fût pas dans le rayon de ses recherches (1). « En voilà assez, dit-il, pour mettre en évidence cette ex- plication des anciens noms, et reprendre à Belenus ce qu'on lui en avait assigné.... Je ne puis, cependant, m'empêcher de citer encore un exemple dans le nom d'une ville du voisinage de f Helvélie et où la tradition fait passer, dans le Ve ou VIe siècle, le siège épiscopal de Nyon des Helvéliens. Celte ville est Belley. Les plus anciens auteurs où l'on trouve son nom ne le donnent qu'avec un L. C'est ainsi qu'on le lit dans les actes du second concile de Paris, tenu sous Childebert, fils de Clovis. L'évoque de Belley y est appelé Vincenlius epis- copus belicencis, c'est-à -dire que le nom celtique était Bely dont s'est fait Belley, les Celtes prononçant Y y comme ey. Le second L a été ajoutée par un usage postérieur au VIe siècle. Or, Bely ou si l'on veut même Beley, qui n'a pas d'autre signification, ne disait que à la tête de l'eau ou sur l'eau. La situation de celte ville, par rapport au Rhône, dont elle est peu éloignée, répond à son nom ainsi expliqué. » Voilà donc où l'esprit de système peut conduire un homme de mérite, aux mêmes aberrations donlTacon Bacon a rempli deux volumes qu'on ne lit plus que pour se faire une idée de la celticomanie de ce temps-là ! Au surplus, Bochal qui mé- rite d'être cité et réfuté, parce qu'il jouit à juste titre de l'es- (1) Mém. crii. sur les antiq. de la Suisse, loin. III, page 105. —Lieuxcon- sacres ci Belenus et qui ont conserve son nom , loin. H, |>. 566.— Dom Martin, Bel. des Gaulois, liv. H, cliap. 52, •— Baxlcr, Picl. des antiquités britanniques.