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10 ÉTUDE SUR FKAYSS1NOUS. il avait rencontré sur beaucoup d'autres des haines et des ré- sistances farouches. La main puissante du jeune et vaillant capitaine qui fut salué du nom de Cyrus, ne suffisait pas à rele- ver les autels, et, sur le seuil même du XIXe siècle, au mois de janvier 1800, nous voyons un évêque, Mgr. d'Aviau, qui ne peut visiter son diocèse de Vienne qu'à la faveur de la nuit et du mystère. La même année, quelques prêtres de la congrégation dis- persée de Saint-Sulpice tentèrent de se réunir et d'organiser de nouveau l'enseignement ecclésiastique. Les abbés Duclaux et Montaigne créèrent ainsi un séminaire provisoire, où l'on vit au nombre des premiers élèves l'abbé H. de Quélen, des- tiné à occuper un jour le siège archiépiscopal de Paris. Le Supérieur général, l'abbé Emery, qui unissait à beaucoup de savoir théologique un sens tellement sûr et élevé que Napoléon l'employa plus d'une fois dans ses conseils, diri- geait l'œuvre renaissante. Il appela autour de lui, comme collaborateurs, Boyer et Frayssinous : le premier fut chargé d'enseigner la philosophie ; le second, la théologie dogma- tique, pendant que l'abbé Montaigne professait la théologie morale avec l'abbé Fournier, appelé ensuite à l'évêché de Montpellier. En peu de temps, le séminaire devint une com- munauté fervente, où l'union, la candeur, la piété et l'appli- cation au travail firent présager les plus féconds résultats pour le bien de l'Église. Il se trouvait là , d'ailleurs, plus d'un lévite dont la vocation avait été éprouvée par les temps orageux qu'on venait de traverser. Le premier Consul, que son génie portait rapidement au rang suprême, et qui s'efforçait de ramener l'ordre matériel par l'ordre moral, comprit qu'il manquerait à son œuvre ré- paratrice un couronnement nécessaire, tant que la religion n'aurait pas trouvé en France le crédit et le rang qui lui étaient dûs. Il comprit aussi que son plus ferme appui devai