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                                  FELIBR1GE                                         723
                   Cette relique merveilleuse
                   Qu'offre à leur saint empressement
                   Dame Chloris transfigurée,
                   Et pour son trésor célébrée
                   De ce jour éternellement.

                   Au fond de la caisse vulgaire
              Quand ils purent ravis, enfin baisser les yeux,
                   Ils virent de la Vierge-Mère
              Le sourire divin, les traits dignes des cieux.

                   Or, de Vesta le temple auguste,
                   Devenu l'église d'un juste,
                   — Saint Etienne le lapidé —
              Etait proche et dès lors en grande sainteté,
                   La boîte miraculeuse
                   Dans une fête pompeuse
               Y fut donc recueillie avec solennité ;
                    Puis le Pontife suprême,
                   Le vicaire de Dieu même,
              Voulut qu'au nom du saint martyr fût ajouté
                   Le nom de la Vierge bénie,
              Et, de son plein pouvoir, pour que Rome n'oublie
                   Jamais un miracle pareil,
              Cette église, où se voit la céleste effigie,
                   11 la nomma : Sainte Marie
                            Du Soleil!                       C. H E N N I O N .
    Tours, novembre 1884,                               traducteur de      Mireille.




                 LANGUISOUN                                    LANGUEUR

L'isclo, dins loutrelus doù matin, s'aubouravo ;        L'île, dans le reflet du matin,
                                                     se dressait ; — peu â peu, le
Plan-plan, la neblo d'or s'envoulavo ; e plan-plan   brouillard d'or s'envolait ; et peu
Souto lou blound soleù, la mer se desvelavo,         à peu, — sous le blond soleil
                                                     la mer se dévoilait, — comme
Couine uno vierginello i poutoun d'un galant,        une jeune vierge aux baisers
                                                     d'un amoureux.

M'amaves autro-fes ; e ieù pereù, chatouno,             Tu m'aimais autrefois ; etmoi
                                                      aussi, fillette, — quand nous
Quand vesian doù clôuchiè toumba lou calabrun,       voyions du clocher tomber le
Barrulave, espérant ta sano caranchouno,             crépuscule, je me promenais,
                                                     attendant ta saine caresse, — et
E beviè sus ta bouco un libre salabrun.              je buvais sur ta bouche ta
                                                     libre haleine.