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                     LE ROMAN NATURALISTE                         £75
qua à la porte, pendant qu'Auguste rétablissait les choses, étalant
sa bêtise. Jamais ces brutes ne comprendront le langage d'une
tache rouge mise à côté d'une tache grise      N'importe, c'est mon
chef-d'œuvre. Je n'ai jamais rien fait de mieux. »
   Nous ne voulons pas analyser en détail toutes ces descriptions
qu'on pourrait trouver incohérentes, mais de ce que nous venons
de citer que résulte-t-il ?
   Les Halles en architecture, la nature morte en peinture, voilà le
génie! Et comme conséquence naturelle parmi les natures mortes,
le chef-d'œuvre sera        un étalage. Si dans cette appréciation
M. Zola tient absolument à être un novateur hardi, nous lui en
laissons volontiers l'honneur.



        I I I . — DE LA MORALITÉ DES Œ U V R E S DE M. ZOLA


   Après avoir étudié dans M. Zola le philosophe, l'écrivain et
l'artiste, il nous reste avant de tirer des conclusions et un jugement
 définitif de notre travail une question à examiner.
   Quel est le degré de moralité de ce genre de littérature ? Quelle
influence bonne ou mauvaise peut-il avoir sur la masse des lec-
teurs? Quelle utilité pour la société?
   Gardons-nous de sourire ou de hausser les épaules à une pareille
question, nous nous attirerions d'amers sarcasmes de nos mo-
dernes romanciers, car la moralité d'une œuvre n'est pas à leurs
yeux ce qu'un vain peuple pense.
   M. Zola tient à passer pour un moraliste sévère et il a consacré
un long article de critique parfois sensé, parfois paradoxal à se
défendre d'avoir été, parles crudités de l'Assommoir et de Nana ,
le précurseur de la littéiature obscène qui nous envahit depuis
quelque temps l.
   Il fait d'abord l'historique du conte grivois et montre comment il
est arrivé à l'explosion ordurière de la fin du dix-huitième«siècle ;
puis il s'attache à montrer la différence qu'il y a entre la grivoi-

 i E. Zola. De la moralité dans la litte'rature.