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                         FÉLIBRIGK


 LA GANSOUN DE LA JOUVENGO                           li CHANSON DE LAJEDNESSB

Pitre nus, i quatre vent,                           Nous qui sommes les jeunes gens
                                                  poitrine nue, aux quatre vents, nous
Nauti'e que sian li jouvènt,                      chanterons pour toi, Provence !
Gantaren per tu, Prouvènço !
Gantaren laliberta,                                 Nous chanterons la liberté, l'amour
L'amour franc e la béuta,                         franc et la beauté, les baisers et la
                                                  jeunesse.
Li poutoun e la jouvènço.

Piéi enliassaren léu-leu                             Puis nous enlacerons aussitôt tout
Tout leu pais dôu souléu                           le pays du soleil dans notre grande
                                                   farandole.
Dins nosto grand farandoulo.

Noste estrambord es divin,                           Notre enthousiasme est divin, notre
Noste sang es coume un vin                         sang est comme un vin qui pétille et
                                                   vous enivre.
Que petejo e vous sadoulo.

Daut! li jouvènt, A Tazard,                          Allons ! les jeunes hommes, Au
Coume se dis, Bautezard\                           hazard, Balthazart ! 1 comme on
                                                   dit, en avant pour notre idée !
En avant per nosto idéio !

Di'nèmi, di darnagas,                                Des ennemis, des insulteurs nous
N'en fasen pas mai de cas                          ne faisons pas plus de cas que de la
                                                   bouffée d'uno pipe.
Que d'un pessut de tubéio.

Faren véiro qu'à l'amour                             Nous montrerons qu'à l'amour, si
S'aven sèmpre nostro imour,                        nous avons toujours notre vaillance,
                                                   nous sommes aussi pour les combats ;
Tambèn sian per li batèsto;

  1
    Devise des princes des Baux qui se disaient descendants du roi mage Balthazard.
Leurs armes qui portaient l'étoile à seize rayons les confirmaient dans cette idée.
Le dernier représentant de cette illustre maison, — qui habite aujourd'hui Lyon, sans
descendance mâle, — possède encore toute une suite de volumes des derniers siècles
revêtus chacun du blason de la famille,