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                             UN P O È T E F O R K Z I E N                             397

  de ses nombreux neveux, originaire du Dauphiné. De plus un
 poète, fameux alors en cette province, Pierre Cornu i , conseiller
 au parlement de Grenoble, consacre, dans les pièces préliminaires,
 un sonnet et un quatrain, à l'éloge de son confrère anonyme. Il
 est vrai, et c'est un appoint pour notre thèse, qu'un Forézien,
 François de Solleyzel du Clapier 2, lui rend le même bon office à
 la fin du volume. Du reste ce livre est généralement coté comme
 dauphinois.
    L'épitre dédicatoire, complice de cette erreur, fournit heureuse-
 ment les moyens de la combattre et facilite la solution du problème.
 « Considérant, y est-il dit, que par la grâce de Dieu, vous aviez
 esté préservé, comme miraculeusement, au milieu de tant de
 troubles et d'ennemis, mesmement en la déplorable prise de vostre
ville de Gap et s'estant votre seigneurie retiré en solitude, vous
seriez, pour vous consoler mis à escrire des mizères de ce siècle,
et mesme la Paraphrase des Psalmes du Prophète Royal,
accommodée suivant le temps et le beau sermon qui reluit au fron-
tispice de vostre livre      » Or l'évêque du Serre, sauf quelques
querelles et controverses avec les huguenots, ne fut pas troublé
dans la possession de son siège et s'occupa peu de littérature. 11
n'en est pas de même pour son prédécesseur, Pierre Paparin de
Chaumont, dont la vie et les Å“uvres s'adaptent parfaitement aux
termes de cette citation et de plusieurs autres qui suivront.
    Pierre Paparin de Chaumont3, évêque de Gap, était le seizième
enfant de François Paparin, seigneur de Chaumont 4, en Forez, et
de Sibille Puppier, fille de Mathieu Puppier élu de Forez. Le troi-

  1
    Les œuvres poétiques de Pierre Cornu, Dauphinois, contenant sonnets, chan-
sons, odes     Lyon. J. Huguetan, j 583, in-8o. — Dans ces nombreuses et peu pudiques
compositions, l'auteur a célébré la belle Laurini sa maîtresse; il a cherché pourtan!
à expier les témérités de sa muse en publiant à la suite quelques pieuses stances.
  2
    François de Solleyzel du Clapier, fils de Vital du Solleyzel, établi à Saint-Etienne,
vivait en 1631. De la Tour-Varan. Généalogies Foréziennes. Voici le quatrain:
             Ton livre du sainct feu nous monstre le pouvoir
             •La beauté des esprits subjects à ceste flamme,
             C'est plustost un tableau que ce n'est un miroir
             Qui représentent au vif la beauté de ton âme.
  3
    La Mure. Histoire de Forez. — Robert de Briançon. État de la Provence dans
sa noblesse. — Critique de ce nobiliaire par Barcilon de Mauvans. Manuscrit info.
  4
    Chaumont, parcelle de la paroisse de Boisset, éleclion de Montbrison en Forez.
Almanach de Lyon 1760.