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704                  LA REVUE LYONNAISE

tout. Cette mère perd son enfant; est-ce la raison qui la conso-
lera ? La froide raison conseille-t-elle le poète inspiré, le guerrier
héroïque, l'amant? La raison ne mène qu'une petite partie de
l'homme, la moins intéressante. Le reste obéit au sentiment, vrai
ou faux, à la passion mauvaise ou bonne.
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  Chrétien, philanthrope, humanitaire... Humanitaire,         philan-
thrope, chrétien.


  Le bon Dieu n'est pas ((.fier ». Quand le monde ne veut pas ou
ne veut plus d'une beauté, d'une gloire ou d'une grandeur, d'une
âme, lui la prend.
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   0 prêtres, quand aux pieds des autels, devant l'Eglise convo-
quée, vous renonçâtes au monde, à la chair et au sang, ne
croyez pas avoir émis une formule vaine. Le peuple, témoin
jaloux, ne comprit rien aux syllabes latines, mais il entendite
parfaitement ce qu'il voyait faire ; et malheur à vous s'il vous
arrivait, ce qu'à Dieu ne plaise ! d'oublier votre engagement ; il
vous en ferait souvenir, ce peuple, quelque impie qu'il soit devenu
et vous rappellerait de rude façon à votre devoir !
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   Satan ayant un jour convoqué son grand Conseil, les ministres
d'enfer, près de prendre place, débattirent entre eux la question
de la préséance :
   « Ma droite au plus digne ! » cria Satan.
   Luxure plaida ses droits ; Mensonge récita ses titres ; Orgueil
vanta ses mérites...
   Satan écoutait, indécis.
   Sarcasme fit entendre un ricanement, et dit : « Personne n'est
plus digne que moi, Satan. Le mal que font ceux-ci est de peu au
prix de ce que je sais faire. On se corrige d'eux tous, l'on ne
s'affranchit jamais de moi ; ils perdent les individus, je perds les