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200 LA RIÎVTJiï LYONNAISE Gadès. Géryon, impatient du terrible hôte, lui parle d'Hespéris, reine de l'Atlantide. « Montrez-lui une branche de Y oranger ; elle deviendra votre épouse. » Cet oranger se trouve dans le jar- din des Hespérides, au cœur de l'Atlantide : un dragon le garde. Hercule arrive, tue le dragon, cueille le rameau. Les filles d'Hes- péris se lamentent : « L'Atlantide doit périr à la mort du dragon! » Les frères fiancés des Hespérides s'assemblent pour combattre Hercule. Race criminelle, leur châtiment approche; les pronostics sinistres abondent, les messagers de malheurs se multiplient. Her- cule, sa massue sur l'épaule, son rameau d'or à la main, apparaît. On l'attaque, il répond à peine, attiré ailleurs. Le Calpé rattachait l'Europe et l'Afrique. Hercule, par ordre du Tout-Puissant, l'ou- vre à coups de massue : le monde sera fractionné en continents ; l'Atlantide est condamnée à périr. Les grandes eaux se précipitent d'Orient et d'Occident par le Calpé béant. Hercule cherche Hespé- ris, reine de l'Atlantide, et l'emporte défaillante. Les Atlantes maudissent leur mère. L'édifice qu'ils bâtissaient pour échapper au nouveau déluge, chancelle; les mers continuent de se mêler; l'Atlantide s'enfonce dans les flots ; des continents et des îles émergent. Hercule retourne à Gadès, tue Géryon, épouse Hespéris, plante en Espagne la branche d'oranger; et, les Titans engloutis qui avaient tenté d'escalader le ciel, il forme son royaume, en posant les colonnes du Nonplus ultra. Tel est le récit principal. Conclusion (ou épilogue) : Cristophe Colomb se persuade que par de là cette Atlantide, fragment naufragé du vieux monde, il y a quelque part un continent qui faisait corps avec elle, aussi bien que l'Espagne. Ce continent qu'il voit, qu'il touche par la pensée, il s'agit de le découvrir. Gènes, Venise, Lisbonne, dédaignent ses offres. Isabelle la Catholique, inspirée de Dieu, écoute l'envoyé de Dieu. Elle abandonne ses bijoux à Colomb, pour qu'il achète des na • vires. Le vieillard, du haut de son promontoire, regarde son ancien hôte passer et s'écrie : 0 glorieuse Espagne, ô heureux Colomb, par qui floriront l'arbre de la Croix et l'empire d'Espagne !... Prologue, récit et épilogue représentent un total de douze chants.