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                      RÊVE
                         Passez, le vent du Ciel emporte encor ce rêve.
                                                  (V. DE LAPKAIIE).




                      A M'-1'» S. P.



C'était le soir. Pensif et seul à ma fenêtre.
Je sentais en mon cœur tressaillir et renaître
Tous les chers idéals que nous portons en nous,
Les grands et flers désirs, l'art et sa sainte flamme,
Les souvenirs charmants qui nous parfument l'âme,
        Et je songeais à vous.

J'écoutais, vaguement perdu dans mes pensées,
Ce bruit mystérieux de strophes cadencées
Qui révèle la Muse au Poète jaloux :
Prélude harmonieux que son génie achève;
Et j'eus, il m'en souvient, un délicieux rêve,
        Car je rêvais de vous.

Je vis d'abord, je vis l'àpre et sublime Dante.
L'extase sur son front gravait sa trace ardente ;
Aux pieds de Béatrix il était à genoux ;
Et comme, audacieux, j ' y cherchais un présage,
Son amante vers moi tourna son doux visage;
               Béatrix, c'était vous.