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                   LES T R K S O R S DES E G L I S E S DE LYON                         37

 de la sénéchaussée, des argenteries, reliquaires et ornements de
l'église, lesquels doigt et os ont été mis dans le Trésor. » Mais
cette restitution ne fut pas la seule1. Le 5 juillet 1581, le sieur
Jean Croppet {Reg. Cap., liv. 61, f° 60) remit au doyen du Cha-
pitre « une partie de la relique de la mâchoire de saint Jean-
Baptiste qui avait été rompue et que son père avait sauvée quand il
fit l'inventaire du Trésor, en 1562, dans la maison de Henri de
Gabiano, l'un des principaux de la nouvelle religion. »
   Jean Croppet2 ajouta « que s'il avait tardé de rendre cette re-
lique, ce n'est que par la crainte qu'elle ne fût reprise à cause de la
continuation des troubles. » Le baron des Adrets s'était emparé
d'abord de la mâchoire de saint Jean, car Jean Croppet déclara


 roi le 1 e r mai 1562 qu'il remit lui-même aux chefs calvinistes toute la pariie du
Trésor que les chanoines n'avaient pas eu le temps d'emporter dans leur fuite et de
mettre en lieu sûr, après en avoir fait faire inventaire par leurs chefs ; enfin on voit
aussi par une requête présentée par les chanoines au roi après leur'rentrée à Lyon
 « qu'estant la ville de Lyon révoltée, ils furent contraints eulx se retirer et aulcuns
d'eulx délaissèrent leurs reliquaires et ornements au sieur de Sault... — qu'en consé-
quence ils supplient le roy qu'il les lasse rendre à ceulx à qui il dit les avoir baillés
et à ces fins qu'il communique l'inventaire, » C'est en vainque j'ai recherché ce
document. Il n'en est même pas fait mention sur les Registres consulaires, car le
consulat entièrement composé de Calvinistes a laissé en blanc ces registres depuis
le 1 e r mai 1562, jour de la prise de la ville jusqu'au 7 du même mois.
   1
     Le secrétaire du Chapitre put sauver une partie du Trésor de Saint-Jean. Le
Chapitre, en reconnaissance, lui accorda une faveur toule parliculiére, ainsi qu'à ceux
de son nom. Il décida qu'à leur mort, on sonnerait la grosse cloche ce qui ne se
faisait que pour l'archevêque et les chanoines. « Jean Croppet, dit Pernetti (t. I,
p. 291), rendit de grands services à sa patrie, et en particulier à l'église de Lyon
puisqu'il vint à bout, aidé de son frère, André Croppet, docteur es droit, de sous-
traire au pillage des calvinistes une partie des reliques de saint Jean-Baptiste de
saint Etienne et de saint Vincent. L'église de Lyon, pour reconnaissance, accorda à
Jean Croppet une chapelle dans l'église paroissiale de Sainte-Croix où il fit apposer
ses armoiries sur les vitraux et sur la ceinture de cetle chapelle. Il avait déjà donné
à cette église des preuves de sa libéralité. Les anciennes formes du chœur que l'on a
renouvelées depuis peu d'années, avaient été faites àses frais. Jean Croppet avait caché
les reliques qu'il avait pu soustraire dans le puits de sa maison, rue du BÅ“uf, 22.
   2 Le 10 novembre 1563 « le Chapitre commit le sacristain pour relirer des chande-
liers, un encensoir, une navette et deux calices, le tout d'argent, des mains de quelques
citoyens de la ville et convenir avec eux au sujet de ce qu'ils demandent. » (Reg.
cap., liv. LU, f. 500.) Le 1 e r mars précédent, les comtes Guillaume et Etienne de la
Barge, sacristain et custode avaient remis au Chapitre, une paix, un calice d'argent
doré, deux bassins, trois chandeliers, deux encensoirs, deux galères, deux chanettes,
un reliquaire et deux calices, le tout d'argent qu'ils avaient gardé et sauvé pendant
les derniers troubles (Liv. LTII, f. 52.). En 1561, le marguilliar de Saint-Elienne
avait disparu avec divers ornements, un calice et un missel appartenant à cette église,
et on dut refaire les clefs des coffres-forts de son Trésor.