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734                       LA-REVUE LYONNAISE
et celle du fouetté : « un des temps caractéristiques et fondamentaux de la danse.»
Il faut avouer que ces explications ressemblent un peu à celles que l'on trouve
dans tous les dictionnaires.
    A propos du « Droit des pauvres » M. Pougin se fait le défenseur des direc-
teurs de théâtres contre cette institution qu'il trouve inique et onéreuse au dernier
point. Il est dur en effet pour un directeur de se voir enlever par l'administra-
tion des Hospices le dixième de sa recette brute ; mais il faut se rappeler qu'en
réalitéle droit des pauvres n'est pas perçu sur la somme qui revient au directeur,
mais c'est un impôt ajouté au prix normal des places, et qui est payé par le
spectateur. Autrefois le public en entrant au théâtre acquittait séparément et à
deux guichets distincts d'une part le prix de sa place, de l'autre une petite
somme proportionnelle encaissée directement par le représentant des pauvres.
 Aujourd'hui pour simplifier, il n'y existe dans tous les théâtres qu'un seul
bureau, et la totalité de ces deux sommes est perçue par les directeurs qui
doivent rendre compte aux Hospices des sommes qu'ils ont reçues pour eux.
 L'argent qu'ils paien.t pour le droit des pauvres ne leur appartient donc pas, ils
 n'en sont que les dépositaires.
    L'auteur nous pardonnera ces quelques critiques qui prouvent à quel point on
 peut s'intéresser à la lecture de son magnifiqne ouvrage.
    Quant aux gravures elles ont été prodiguées avec un luxe qui fait honneur au
 goût artistique et à l'intelligence des éditeurs. Malgré leur grand nombre — 350 —
 il faut reconnaître que toutes sont tirées avec un soin et une perfection qui seront
 fort appréciés des amateurs. Il en est de même des huit chromolithographies
 qui ornent l'ouvrage de M. Pougin.
    D'ailleurs il serait superflu de parler du luxe et de l'exécution typographique
 pour un livre sortant delà maison Didot.                              M. M.




      COLIN-TAMPON, par QUATRELLES, illustration de F. Courbouin. Paris, Hachette,
       grand in-4°, carton toile 10 fr.
   Colin-Tampon, personnage légendaire, appartient désormais à l'histoire. 11 a
trouvé dans Quatrelles, le plus attique des humoristes de Paris en Parisis, un
historien d'élite, un monographiste convaincu. Je ne dis pas que tous les faits qui
nous sont racontés pourraient se prévaloir d'un titre en règle. Nous n'en deman-
dons pas tant, pour nous intéresser avec l'aide du charmant crayon de Cour-
bouin, aux aventures héroïques de Colin Tampon et de son frère, l'aveugle Colin
Maillard.
   Sachez donc que notre personnage ayant eu pour nourrice l'ànesse Colinette,
d'où il tirait son humeur étrangement indépendante, s'échappa un beau soir de
 son village de Cuise-Lamothe pour avoir sa part comme les autres à la prise de
la Bastille, le 14 juillet 1789. Il y battait même la charge sur un tambour fait
de la propre peau de sa mère. Après ce haut fait Colin-Tampon prit du service
dans les armées de la République, — toujours comme tambour — il mourut à
 Arcole à côté du tambour chanté par Mistral et qui bat encore la charge au fronton
du Panthéon. Colin-Tampon était jaloux, dans les Champs Élysées, de son
 glorieux confrère. Il a trouvé lui aussi son poète.                  P. M.