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182 LA REVUK LYONNAISE que les grandir dans la considération de tous et, s'il est défendu de parler d'eux dans le Palais où ils ont siégé longtemps, avec tant de dignité et d'autorité, il est peut-être bien permis à un de leurs anciens collègues, k un de leurs amis, de dire ce que fut, entre autres, le regretté président M. Baudrier, que la mort vient d'en- lever si cruellement à sa famille, k ses amis et k la science. Le pouvoir du garde des Sceaux a heureusement des limites ; il ne saurait commander aussi le silence à la sympathie et à l'affection, au delà du seuil du Palais. 1 La famille Baudrier, originaire de Provence, était venue s'établir k Lyon, au milieu du siècle dernier. Elle n'avait pas tardé k prendre rang au milieu de cette bourgeoisie intelligente, austère et probe- dans laquelle se recrutaient alors les membres de l'Echevinage et ceux des grandes administrations de la cité. Le chef de cette famille distinguée, qui occupait une position des plus honorables, lïtienne Baudrier, fut aussi, en 1794, l'une des victimes de cette sanglante époque. Il périt assassiné dans une émeute, sans que son corps put jamais être retrouvé. Jl avait eu de son mariage avec Mademoiselle de Laroque, Claude- Julien Baudrier, membre distingué du barreau de Lyon, toujours riche en illustrations. En 1830, ce dernier fut appelé à la charge importante de président du tribunal civil de Lyon, où il fit preuve d'une science de jurisconsulte, dont le souvenir ne s'est pas encore effacé au Palais. Il ne se distingua, pas moins, comme Président de l'Administration des Hospices et comme membre du Conseil géné- ral du Rhône, qui ne se composaient aussi alors que de notabilités de tous genres. La croix de chevalier de la Légion d'honneur fut la juste récompense de ses longs et utiles services. Il avait épousé, le 12 septembre 1809, Amélie Maret ', fille de M. Maret, procureur 1 [.a famille Maret est originaire du Roannais; elle est encore représentée aujourd'hui