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        L'ARMANA PROUVENCAU1


   L'Almanach Provençal date du félibrige ; l'un et l'autre naqui-
 rent le même jour au castel de Font Ségugne, il y aura trente et
 un ans, en mai 1885.
   Le félibrige, comme tout ce qui doit vivre longuement, eut une
croissance laborieuse; on lui disputa d'abord ta place au soleil.
Quelles préventions ! quelles répugnances ! quelles hostilités plus
ou moins manifestes!.. Souvenirs déjà lointains! Aujourd'hui,
grâce à Dieu, tous les brouillards se sont fondus au plein soleil ; le
félibrige a le droit de chanter victoire; il ne s'en fait pas faute.
   « Nous sommes heureux, ayant cette année l'honneur d'écrire
cet!e chronique... » Ainsi parle, en langue provençale, M. Paul
Mariéton, le chroniqueur nouveau. Il a raison. L'honneur est grand
en effet, de suppléer celui qui pendant trente ans rédigea seul la
chronique de l'Almanach Provençal. Le signataire avait beau se
déguiser en Guy de Montpavon ; on reconnaissait Frédéric Mistral
à cette senteur d'ambroisie que les « dieux » exhalent, bon gré
malgré, dans Virgile et dans Homère.
   Je ne suis pas à l'aise ici pour bien louer M. Mariéton. Mais
qu'est-il besoin de le louer ? Les lecteurs de la Revue lyonnaise
ignorent-ils son activité prodigieuse; sa plume toujours prête et
facile et charmante ; sa hardiesse à marcher de l'avant, sa persè-

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     VArmana prourenrau, pcr lou bel an de Dieu 1885, Roumanille, Avignon.