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                        LE P R É S I D E N T B A U D R I E R                         1*5

ter, en costume et en corps, aux obsèques de M. le président
Baudrier, mais tous ses anciens membres décidèrent de s'y rendre
individuellement, en habit noir et cravate blanche. Le Barreau qui
avait eu aussi tant de regrets de la disgrâce comme de la mort de
M. Baudrier, tint également à honneur de lui donner un éclatant et
public témoignage de sympathie et de respectueux souvenir; il prit
immédiatement la même résolution, et l'un de ces membres s'em-
pressa de l'annoncer à la famille en ces termes :
   « Le conseil de l'Ordre vient de décider que le Barreau tout
entier serait appelé par le Bâtonnier à aller, en corps, assister à
cette triste cérémonie. C'est la première fois que pareille réso-
lution a été prise par le conseil. »
   Ce fut le 20 juin dernier qu'un immense cortège formé de toutes
les notabilités de Lyon, suivit pieusement de la rue du Plat à
l'église d'Ainay, puis, jusqu'au cimetière de Loyasse, la dépouille
mortelle de M. le président Baudrier. Le cercueil i était sans insi-


après la retraite, sur les listes de la Cour, qui les rattache à ses assemblées géné-
rales, a été refusé aux six cent-quatorze magistrats exclus. Aucun d'eux n'a
été jugé digne du titre; c'eût été la tradition, il fallait la briser ... (M. Picot,
p. 47.)
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     « Le cercueil, entouré par les vieillards de la Charité, portant des torches, dispa-
raissait sous des fleurs, mais on n'y voyait pas cette robe de magistrat que M. Baudrier
portait avec tant de dignité. Ce président regretté dont tout le monde, ses adversaires
eux-mêmes, connaissait l'indépendance, cet homme qui a consacré son existence à la
défense de la Jusiice, est mort hors de cette magistrature qui avait été sa vie et dont
il était l'honneur. » (Nouvelliste de Lyon, du 21 juin 1884)...
   Un autre journal contint aussi ces lignes suivantes :
   « Hier ont eu lieu les funérailles de M. Baudrier, ancien président de chambre à la
Cour d'appel de Lyon.
   « Le deuil élait conduit par M. Baudrier fils et par M. de Terrebasse, gendre du
défunt, suivis de M. le président Faye et de MM. Lagrange, avocats, anciens magis
trats, neveux de M. Baudrier.
   « LTnedéputation de la Cour, en habit noir et cravate blanche, venait ensuite, ayant
à sa tête MM. les présidents Rieussec et Montalan et l'Ordre des Avocats, dans le
même costume, représenté par environ 50 membres du Barreau, précédés du bâton-
nier. Une foule considérable complétait le cortège, dans lequel se trouvaient la plu-
part des membres de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon, et un
grand nombre de notabilités lyonnaises.
   « Les coins du drap ont été portés jusqu'à l'église par M. le président Rieussec;
M. l'ingénieur en chef Delocre, président de l'Académie de Lyon; M. Brac de la
Perrière, ancien bâtonnier ; M. Sabran, président du Conseil d'administration des
hôpitaux.
   « Après l'office religieux, célébré à l'église d'Ainay, le cortège s'est rendu au cime-