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                                   FELIBRIGE                                    717

M. d'Ole, à Saint-Clément, par Voix (Basses-Alpes), soit à M. le chanoine curé
doyen de Manosque, soit à M. le curé de Montfuron, par Manosque (Basses-
Alpes.
  Une commission composée de doctes félibres fera l'examen des pièces et pro-
clamera dans les journaux le nom des lauréats.
                                                 Pour copie    conforme :
                                                    PAUL      MAIUÉTON.




           VIÉIO GANSOUN                           VIEILLE CHANSON
La rescontre sus lis iero,                        Je la rencontre sur les aires, — la
La chatouno di peu blound :                    jeune fille aux blonds cheveux : —
                                               Holà ! hé ! tu'passes bien fière ! —
— Holà ! hou! passes bèn fièro !
                                               Où vas-tu donc, Madelon? — Je vais
Eh ! mounte vas, Madeloun ?                    au four préparer le levain. — Eh
— Vau au four pausa levame.                     bien! tu iras demain. — O mi-
— Eh bèn ! i'anaras deman.                     gnonne, je t'aime ! je t'aime ! — Et
                                               je la prends par la main.
0 mignoto, t'ame ! t'ame !
E la prene pèr la man.

E lèu ausse ma cadaulo :                          Et vite je lève mon loquet : —
— As fam ? — Elo dis pas noun.                 « As-tu faim? » Elle ne dit pas non.
                                               — Alors nous nous mettons à table;
Alor nous metèn à taulo;                       — je l'assieds sur mes genoux- —
L'assète susmigeinoun.                         Allons, mange ce qui te plaît ; —
— Dau ! manjo ço que t'agrado ;                tiens! pêches et prunes en fleur! —
T è ! pessègue e pruno enflour!...             Grand merci, beau camarade, je n'ai
                                               faim que du pain d'amour.
Gramaci, bèu cambarado,
Ai fam que ddu pan d'amour.

Elo s'aubouro à la lèsto ;                       Elle se lève promptement ; — vite !
Zôu ! landan vers lou curât :                  nous courons chez le curé : — Sor-
—Sourtès li bouquet de fèsto                   tez les bouquets de fête — et les
                                               chandeliers dorés. — Allumez vite,
E li candelié daura.
                                               allumez les cierges, — bon curé, au
Abras lèu, abras li cire,                      maître-autel. — Nous sommes pres-
Bon curât, au mèstre-autar.                    sés, c'est incroyable ; — mariez,
Sian preissa qu'es pas de dire,                nous, il se fait tard.
Maridas-nous, se fai tard !

D'aqui la mené à la danso,                       De là, je la mène à la danse, — la
La chatouno di peu blound ,                    jeune fille aux blonds cheveux. —
                                               Sur la crédence jouaient — les flûtes
Jougavon sus la credanço,                      et les violons. — La main vers sa
Li fiahuto et li viôuloun.                     taille souple, — son cœur battant
La man vers soun jougne souple,                sur mon cœur, — sans voir les
Soun cor batènt sus moun cor,                  autres couples, — nous tournions
                                               tous d'accord.
Sens vèire lis aùtri couple
Viravian tôuti d'acord.
Mountan pièi à la chambreto :