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718 LA REVUE LYONNAISE — Vè noste picbot lie blanc ! — Puisnous montons à la chambrette : Belle- emé li couloureto, « Vois notre petit lit blanc! » — belle et toute rubiconde, — en Resté muto en tremoulant. tremblant elle resta muette. — — Madeloun, fait ta preiero, « Madelon, fais ta prière, — couche- Goucho-te ! — le vau, ami. — toi. » — « J'y vais, ami. » — Mais, Mai, aquelo niue proumiero, cette première nuit, Madelon n'a pas dormi. Madeloun a rèn dourmi. THÉODORE AUBANEL T B O D OR Auii ANEL. A TEODOR AUBANEL A TH. AUBANEL P È R SA VENGUDO EN M O N T P E L I É CHANSON LOU 29 DE D E S È M B R E 1 8 8 4 Veici l'ivèr : souto la rusco Voici l'hiver, sous l'écorce,la sève La sabo dor; dort; les vers-luisants le long des treilles n'allument plus leurs lampes Li luseto long di lambrusco d'or; le vent, aux arbres des allées N'atubon pas si lampo d'or. vole leurs feuilles, et, dans le ciel Lou vent is aubre dis andano des nuages sans fin se dévide l'é- Raubo si fueio, e dins lou ceù cheveau. Di nièu senso fin se debano Lou Gabedeù. I cor triste l'amour se jalo : Dans les cœurs tristes l'amour se Jalo pereù gèle. Elle gèle aussi, l'eau des ruis- L'aigo di rieù; li brumo palo seaux; les brumes pâles obscurcissent le grand foyer ; dans les champs, Ennivoulon lou grand caleù ; desséchée et flétrie, l'herbe se couche Disn li campas sèeo e passido sur le sol; tout, le ciel, la terre, la L'erbo s'acclato sus lou soù ; vie, tout est en deuil. Tout, lou ceù, la terro, la vido . Tout es en doù Mai doù Pounènt la Pouesio Mais de l'orient la Poésie, vient, Vèn tout cantant ; en chantant; sa voix chaude résonne et gazouille, comme autrefois le r o s - Sa voues caudo sono e bresiho signol; et dans les chansons qu'elle Coume Ion rossigndu antan ; sème, nous retrouvons les trésors E dins li cansoun que sameno perdus; l'herbe est verte, la nuit Retrouven li trésor perdu ; sereine, le ciel bleu. L'erbo es verdo, la niue sereno E lou ceù blù. Soun amo es couine uno isclo pleno Son ame est comme une île pleine De blanqui flour deblanohes fleurs; dont ceint, ardente Que n'eu cenclio, ardénto cadeno, chaîne, un fleuve bouillant, tout le Un flume bouiènt tout l'entour. tour; là , tantôt le sang crie, tantôt