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 690                   LA REVUE LYONNAISE
 enragé veneur, inflexible envers les braconniers, maintenant et
 aggravant les plus rigoureuses ordonnances faites à ce sujet par
 ses prédécesseurs. Mais cette faveur insigne, récemment rappelée
 par un érudit bien connu, M. de La Ferrière, cette étonnante per-
 mission fut du moins toute personnelle. Le héros mort, mourait
 le droit, tout comme, depuis, les titres personnels du premier
 Empire.
    Le hasard nous a fait découvrir une permission de chasser bien
 postérieure à celle dont nous venons de parler, et conçue en ter-
 mes tellement analogues, qu'on pourrait croire l'une et l'autre
 copiées sur le même formulaire. Une clause particulière donne à la
 seconde un caractère tout à fait digne d'être remarqué.
    Celle-ci n'est plus signée Henri et Forget, mais Loménie et Louis,
 c'est-à-dire Louis XIV. Elle n'est plus du temps où les valets de
Béarn et de Gascogne se rendaient à Paris pour arriver gentils-
 hommes ; elle est de l'époque où la noblesse passe pour avoir été le
plus attachée à ses privilèges, elle est de 1662, enfin elle ne confère
 pas seulement un droit de chasse temporaire et personnel, mais
 très explicitement héréditaire et multiple.
    En voici la teneur :
    « Aujourd'hui, 3 e jour de novembre 1662, le roi estant à Paris,
voulant gratifier et favorablement traiter Philippe Cottié et Nicolas
Gottié, son fils, bourgeois de Lyon, à la recommandation qui lui en
a été faite par aucuns de tes plus spécieux serviteurs, Sa Majesté lui
at permis et permet et aux siens serviteurs et ceux qui l'accompa-
gneront de chasser et tirer au gibiés permis et non défendus par ses
ordonnances dans tout le pays de Lyonnois et autres pays circon-
voisins, et de porter toutes sortes d'armes à feu et autres non obs-
tant les édits et déclarations faits ou à faire pour la deffense du port
d'armes et delà chasse de la rigueur desquels sadite Majesté a dis-
pensé et dispense lui et les siens, et aux quels, sans tirer à consé-
quence, ellea dérogé et déroge par le présent brevet qu'elle a voulu
signer de sa main et être contresigné par moi son conseillé secrétaire
d'Etat et de ses commandements et finances. Ainsi signé, Louis, et
plus bas, Deloménie, 1662. »
   Quelle pouvait être l'origine de cette concession faite à une
époque où, grâce à la bonne administration de Colbert, la France