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         DOCUMENTS INÉDITS

PRIVILÈGE DE CHASSE ACCORDÉ A UN SIMPLE R O T U R I E R


    De tous les privilèges auxquels l'ancienne noblesse a volontaire-
 ment renoncé dans la nuit du 4 août 1789, ceux de chasse, on le
 sait, lui étaient particulièrement chers. La moindre incertitude sur
leurs droits, en matière cynégétique, entraînait des querelles entre
les gentilshommes, qui se dénouaient parfois tout autrement que
par la voie judiciaire.
   Quant au droit de chasse en lui-même, longtemps avant la Révo-
lution, le roturier, en devenant maître de fiefs nobles, pouvait
l'acquéir.
   Ill'obtenaitquelquefois encore par concession royale, de même
que le droit de porter l'épée. Ces récompenses étaient accordées à
des gens de mérite et de cœur auxquels leur situation ne permettait
pas de vivre noblement.
   Nous en trouvons un exemple dans les archives lyonnaises :
   Un simple officier de police urbaine avait arrêté le duc de
Nemours, au milieu de sa troupe, sur le pont de la Saône (18 sep-
tembre 1593).
   Pour reconnaître cet acte de courage, le roi HenrilV, passantà
Lyon en 1600, lui permit de tirera l'arquebuse sur toutes sortes de
gibier «tant loups que renards ou autres », nonobstant les défenses.
   Cette permission dénotait un désir de plaire bien remarquable
delà part d'Henri IV. Le roi de bataille était, comme on sait, un