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LA BERNARDA-BUYANDIRI 617 Comme toutes les sciences, la phonétique a son vocabulaire propre, et ce n'est point pour les débutants chose toujours facile que de se familiariser avec lui. Aussi, s'il m'avait fallu mettre les lecteurs de la Revue lyonnaise au courant de ce langage technique, peut-être aurais-je hésité à publier le résultat de mes recherches sur le dialecte lyonnais au dix-septième siècle ; mais par une heureuse fortune, cette œuvre ingrate et ardu* a été entreprise et menée à bien ici même par mon ami et excellent collègue es sciences philologiques, le très spirituel auteur des Oisivetés du sieur du Puitspelu. Je me bornerai donc avant d'entrer en matière, à quelques courtes généralités, à un petit nombre de définitions qui auront le double avantage de m'éviter des redites et de rendre plus claire l'exposition des phénomènes linguistiques que je me propose d'étudier. Dans le travail que j'entreprends, je négligerai de parti pris les faits qui sont communs à tout le roman de France, tel que la persistance des consonnes initiales ou secondes consonnes d'un groupe. Diverses considérations qui aujourd'hui ont généralement triom- phé, m'ont amené à choisir la méthode descendante, qui partant du latin étudie le sort de ses lettres dans le roman, de préférence à la méthode qui remonte de la langue dérivée à la langue mère. VOCALISME Dans tout mot de plusieurs syllabes, il y en a toujours une sur laquelle la voix appuyé davantage : cette intensité de prononciation est ce que les grammairiens nomment accent tonique. La voyelle sur laquelle porte cet accent s'appelle tonique ou accentuée : il n'y en a jamais qu'une seule dans un mot. Les autres voyelles que comprend le vocable sont dites atones ou inaccentuées. Les protoniques sont les voyelles qui précédent la voyelle accentuée, les post-toniques ou mètatoniques celles qui la suivent. On donne en grammaire le nom de paroxitons aux mots qui ne présentent qu'une syllabe après l'accent, tels que : pâtrem, avenant ; NOVEMBRE 1884. - T. VIII 39