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602                       LA REVUE LYONNAISE

Lamerlière.Les noms de Berthaud, Veyrat, Gaubert, Lamarque,
Dufaitelle, etc., ont disparu. On dirait qu'il s'est écoulé un long
temps entre les deux publications. Le mouvement des esprits vers
la poésie s'était évidemment ralenti. Les survivants du Papillon
ont pour la plupart délaissé la muse. Bertholon se contente de
parsemer de feuilles de roses, je veux dire de quelques versiculets
à la façon de Chapelle et Bachaumont, de très modestes Impres-
sions de voyage au Puy. Stanislas Clerc n'écrit plus que quel-
ques lignes de prose, en attendant ses Tours des deux quais, du
Censeur, si spirituels, qui amusèrent tant les Lyonnais, et dont
personne ne se souvient. Kauffmann n'apparaît qu'un jour.
Falconnet seul continue à insérer fréquemment des vers.
   En revanche, comme une nouvelle couche poétique émerge à la
lumière dans la Revue du Lyonnais. On voit poindre le nom de
Soulary. Ph. Leduc publie beaucoup dé vers, qui seront depuis
longtemps oubliés qu'on lira encore ses charmants recueils patois
de Noëls et de Chansons bressans. Laprade, avec son abondance
accoutumée, donne quantité de pièces dans ce qu'on pourrait
appeler sa première manière, jusqu'au jour où éclatent, pour ainsi
dire, les Parfums de Madeleine (1839).
   Jean ne courait pas, n'a jamais couru après la publicité. Il
écrivait sur un de ses carnets : « J'aimerais mieux avoir quatre
voix qui m'honorent dans ma commune que quatre mille que
j'ignore ; de même, quand j'ai fait un vers, je tiens au suffrage
de quatre ou cinq personnes; celui des autres est pour moi néant.
Cano mihi et musis. » Ce fut seulement en 1839* que, sur les
instances de Laprade, il inséra simultanément dans la Revue, sous
la signature Jean Strusie, les deux sonnets A Laprade, les trois
sonnets Aux religieux de la Grande-Chartreuse ,sous le titré
de : Bans un couvent, à des Moines, et le sonnet : « Oh ! comme
vous marchez », sous le titre de : A mademoiselle Amélie L.2
   En 1842, sous le nom de Daniel, parurent d'abord les Violettes,
puis les Réseaux, et en 1843, l'Idole, mais cette dernière pièce
était antérieure aux autres, et avait été écrite dès 1839. J'ai dit

      Rev. du Lyonnais, t. IX, page 1.
      M11» Amélie de Lachomette, sœur de son ami Prosper.