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570                  LA REVUE LYONNAISE
   Dans son Histoire monumentale de Lyon, à la liste des grands
hommes lyonnais, il dit : Jean Pillehotte, imprimeur-libraire
à Lyon, dans la seconde moitié du seizième siècle, fit une
fortune considérable et Vacquisition du château-fief de la
Pape, confondant ainsi le père, le ligueur, qui devint fort riche,
et son fils, l'échevin, qui n'acheta point le château de la Pape,
mais en devint maître et seigneur, en épousant la fille delà maison.
   Au t.V,p. 62, de la même histoire, il donne un peu plus de détails:
   Pillehotte, libraire de Lyon au dix-septième siècle, dit-il,
(nous ne sommes donc plus au seizième), devint fort riche, fit
l'acquisition des fiefs de Messimy et de la Pape, et fut
êchevin en 1643. Ici les erreurs s'accumulent. C'est Jean Ier,
le ligueur, qui devint riche ; Jean II, son fils, qui fut échevin et
trouva la Pape dans la dot de sa femme, et Jacques, leur descen-
dant, le maître des requêtes en la Cour du Parlement de Dombes,
qui, en 1652, fit l'achat de la terre de Messimy. Il y avait alors
longtemps que Jean Ier était mort. On voit si l'on doit consulter
avec prudence cette Histoire monumentale imprimée aux frais
de la Ville de Lyon.
   De ce silence, de ces erreurs ou de ces obscurités, nous n'avons
pu dégager que le peu de faits suivants :
   Jean Pillehotte, le premier connu, joua un rôle important, à
Lyon, pendant la Ligue dont il fut un des meneurs les plus
résolus et les plus audacieux. Dévoué aux idées et à la politique
de Pierre d'Epinac, archevêque de Lyon, appuyant toutes les
mesures du gouverneur le duc de Nemours ; ami de Claude Rubys
et lui-même imprimeur et libraire des ligueurs, par conséquent
ennemi et rival des Julliéron et des Cardon, ses confrères, qui
mettaient leur influence et leur fortune à la disposition des roya-
listes, il fit une guerre active et sans merci au roi huguenot en
lançant contre lui et en répandant au loin une foule de diatribes
et de pamphlets dont la plupart sont aujourd'hui perdus. Au
triomphe du roi, on s'empressa de les anéantir.
   Il habitait la rue Mercière, comme tous les imprimeurs de son
temps ; exerça au moins de 1574 à 1610, fit un immense com-
merce de librairie et laissa une grande fortune qu'on évalue à
plus de deux millions.