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                       JEAN P I L L E H O T T E                   571
    Catholique zélé dans une ville religieuse comme Lyon l'était
alors, ses opinions, son caractère, son intelligence et sa richesse
lui donnèrent une grande influence et une haute notoriété. Il est
signalé, dans nos annales, comme ayant été maître de métiers
pour l'imprimerie en 1574,1580, 1585, 1589,1593, 1 5 9 7 e t l 6 0 3 .
    La violence des écrits qui sortaient de ses presses et le plus
souvent sous le voile de l'anonyme, ce qui lui en donnait la r e s -
ponsabilité, montre qu'il avait de l'audace et de l'énergie; sa
réussite dans les affaires, qu'il était habile et heureux.
    Le 7 juillet 1588, le consulat fit défendre aux libraires de Lyon
 de faire imprimer des ouvrages à Genève, en faisant mettre le nom
de Lyon sur le frontispice, comme cela se pratiquait. Le 14, les
libraires, Guillaume Roville, J. B. Regnaud, Landry, D. de Gabia-
no, Antoine de Harsy, Jean Pillehotte, Reynaud et Veyrard, se
présentèrent devant le consulat et déclarèrent que s'ils agissaient
ainsi, c'est que les imprimeurs avaient haussé leurs prix et que la
 main-d'œuvre était devenue trop chère dans notre ville. Nous
 sommes surpris de voir le consulat si libéral porter la main sur
la liberté de l'industrie et du travail.
    Le 25 août 1589, on fit payer à Jean Pillehotte, imprimeur,
 34 écus 17 sous pour les impressions qu'il a faites, de plusieurs
 ordonnances à lui commandées par la ville.
    On lit dans les registres de la Sénéchaussée et siège présidial
 de Lyon, 17 avril 1590 :
    « Sur la requeste judiciellement faite par Pierre Bullioud,
 procureur du roy, remonstrant que, à cause des troubles qui sont
 généralement par la France et pour la difficulté des chemins de
 ceste ville en celle de Paris, il n'y a moyen de recouvrer du dict
 Paris ny d'autre part, des livres, principalement de ceux qui sont
 spirituels de dévotion concernant la religion catholicque, aposto-
 licque et-romaine et qui servent pour l'entretènement du peuple
 en la religion, aussy qu'à cause des privilèges qu'ont les marchands
 libraires et imprimeurs de Paris pour imprimer les dicts livres,
 ceux de ceste ville n'osent les imprimer et mettre en vente, par-
 tant le public est frustré du bien et jouissance des dicts livres, ce
 qui n'est raisonnable ; partant a requis que, sans avoir esgard
 aux dicts privilèges et sans s'y arrêter quant à présent, par pro-