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 JiO                     LA REVUE LYONNAISE
Plus avaras que qui que sic                     De rompre ta nuque altière, va! le
                                                temps me dure.
Plus galavard que lou greissier,
De rompre toun cou c'ouei autier,
     Bouto ! lou tèms me duro.

Veycis Ion charbuclie que li-o                     « Tu vois l'épi charbonneux sur
De sus l'eirou de l'estrangier,                 l'aire de l'étranger; et ton cœur dur
                                                comme un chemin et couvert de lèpre,
13 toua couar, dur coumo un chauchier           quoi donc! t u n e le vois pas?... Ar-
     E clafl de ladruro,                        riére ! Allons, cendre que tu es,
Que ? lou veycis donc pas ? Arier !             demeure tranquille.Tremble que mon
                                                bras droit ne lance sur ta tête un ter-
Vai resto paime en toun cendrier,
                                                rible coup de tonnerre.
De pou que moun grand bras drechier
                                                             Louis M O U T I E R .
     Te mande un troun que euro.
                             L. MOUTIER.
   Dauphinois   de Marsanne (Drôme).




                DESBORD                              DEBORDEMENT
                                              Le ciel libre et les montagnes ! Oh! du
Lou ceù libre e li mountagno !
                                           vent la douce harmonie dans les pins,
Oh ! de l'auro la cantagno                 dans les haies -~ O mon cœur! — Oh!
Dins li pin, dins h baragno,               l'immensité sublime du grand Rhône qui
          — 0 moun cor ! —                 ahane tout en charriant le limon sur ses
                                           bords.
Oh ! l'immensita sublimo
Doù grand Rose que trelimo
Tout en carrejant sa limo
          Sus si bord.

O tu ma soulo divesso !                       O toi ma seule déesse! que j'aime tes
                                           fortes caresses, nature! 6 grande maî-
Qu'âme ti forti caresso,
                                           tresse — O mon cœur! — Ueçois-moi,
Naturo ! ô grando mestresso !              ma chair t'acclame, toi mon sang et toi
         — O moun cor ! —                  mon âme, donne-moi donc le repos, l'en-
Reçaup-me, ma car te clamo,                thousiasme.
Tu moun sang e tu moun amo,
Baio-me dounc la calamo,
         L'estrambord.

Ma bouco jamai badaio                         Ma bouche jamais ne bâille lorsqu'il
                                           s'agit de manier la faux au clair soleil
Quand fau maneja la daio
                                           qui rayonne. — O mon cœur! — Mais
Au clar soulèu que dardaio,                j'en ai assez des villes fausses où le mi-
         — O moun cor! —                   sérable se fait un piédestal avec son or-
Mai n'ai proun di vilo fausso               gueil qui se secoue dans son or.
Ounte lou catièu s'enausso
'Me sa croio que s'espausso
          Dins souri or.