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440 LA REVUE LYONNAISE Nous en donnons le texte plus loin. Après l'exécution par la fanfare et l'orphéon de divers morceaux appropriés à la circonstance, tels que la Muretino et la romance du roi Pierre d'Aragon, de Félix Gras, le cortège est rentré en ville dans le même ordre que pour l'arrivée, et s'est rendu dans la maison de M. le président Henry, ou un banquet était préparé. A la fin du repas, pendant lequel l'orchestre a exécuté sous les fenêtres la Toulousaine et autres chœurs, de nombreux toasts ont été portés, notamment par M. de Toulouse-Lautrec, par M. Daguilgon-Pujol, ancien député ; par M. Emile Hébrard, secrétaire général de la Société hispano-portugaise, qu'il représentait a la réunion; par MM. Henry, Lluch de Diaz, etc., etc. Le premier toast, selon la tradition, a été porté en l'honneur du Capoalié du Félibrige, Frédéric Mistral ; on y a répondu avec acclamation et on y a joint « sa gracieuse compagne, M me Mistral, sa janto mouillé, la musc du féiibrige. » Ensuite, est venu le tour de la poésie. On a applaudi, entre autres, des vers lus par M. de Carbonnières, de Lavaur, vice-syndic de la maintenance, l'un des derniers majoraux élus; par M. l'abbé Darasse, curé de Cuyriech .(Tarn-et- Garonne) et des strophes enflammées d'un trouvère de Cahors, M. Rouquet. Notons trois télégrammes de félicitations ou d'excuses, dont deux rédigés en langue d'oc, adressées par MM. de Berluc-Pérussis, Mariéton et Firmin Boissin, directeur du Messager de Toulouse. Ces télégrammes arrivant au plus fort de la félibréjado sont accueillis par des applaudissements unanimes. Parmi les félibres qui se sont excusés par lettres, nous remarquons les noms de MM. Mistral, le comte de Berluc-Pérussis, baron de Rivière, Azaïs de Claiiac, Clergy de Niort, descendant de l'un des preux qui combattirent aux côtés du roi d'Aragon à la bataille do Muret. (Ces lettres sont accompagnées d"envois litté- raires qui figureront dans notre prochain numéro). La Société des langues romanes de Montpellier était représentée par deux délégués à la solennité. On a vivement regretté l'absence, pour cause de maladie, de M. Henri Del- pech, l'érudit historien de la bataille de Muret. Voici le discours de M. le comte de Toulouse-Lautrec, syndic de la Maintenance d'Aquitaine.: MESSIEURS, M'escusarets se vous parli pas avouei lé lengatgé aïmat dé nostré païs, coumo aourio fait l'animé tant do plazé, mais coumo aben dos lengos dins nostro Franco, nous a semblât que toutos dos devion estré représentados aïci. Coumo dé razou, la miiliouno part revenio, entré nousaoutris, à l'ommé dal onilreït ; nou n'plagnen pas et aves aouzitcoumo s'es ammirablomcn sorbit d'une isirumen ammirable, sas paraoulos éloquentos damouraran gravados dins nostris cors e nostros mémorios. Aro que moua tour 03 vengut, nié vaou servi, coumo l'a spiritalomen appelado, dé la lengo das Dimengés. « MESSIEURS, « Il est des noms qui rivalisent d'éclat avec ceux des villes les plus fameuses, personne ne les ignore ; et pourtant si le hasard des voyages vous eut fait visiter les lieux qu'ils illustrent, vous n'y trouveriez ni la grandeur, ni la richesse, ni les