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434                       LA REVUE LYONNAISE
Tas ventouladas salabrousas,                       je dirai tes bruits, ton oalme, tes
Mar, ie dirai tous bruchs, toun siau.              douces bouffées salines. Mer, je dirai
                                                   tes bruits,ton calme, et tes fureurs,
E tas fouliés, o! Majistrau! »                     oh, Mistral! »
Adounc dins lous carraus neblouses,                  Alors, dans les sentiers brumeux,
Abeles pauquets s'avalis.                          petit à petit, elle disparaît; de dépit,
                                                   le soleil bondit au-delà des Pyrénées
Dau despiecb, lou sourel boumbis                   altières. De dépit, le soleil bondit
Tras loue piranéus auturouses,                     dans le couchant qui se couvre de
Dau despiech lou sourel boumbis                    rongeur.
Dins lou tremoun que s'en roujis.

La niooh de las coumbas s'auboura,                    La nuit s'élève des vallons, grimpe
                                                   sur les montagnes, couvre la mer ;
Escala as trus, coubris la mar,
                                                   éteint le dernier regard du jour qui
Damoussa lou darnié regard                         dans son sein se cache, éteint le
Dau, jour que dins soun sen s'amoura,              dernier regard, — et tout s'endort de
Damoussa lou darnié regard,                        l'aurore au couchant.
E tous s'endor de l'auba au larg.                                               A. L.
                    AL.   LANGLADE.
   .1884.




        LA ROUMANOO DE GUILHEM DE BERGUEDAN

Guilhem de Berguedan nous [arribo d'Espagno !          Guilhem de Berguedan nous
                                                     arrive d'Espagne ; il a vu l'Estra-
A vist l'Estramaduro e perèu la Cerdagno.            madure et la Cerdagne aussi. Dans
Dins tôuti li païs de piano o de mountagno,          tous pays, de plaine ou de mon-
A bouta lis espous en grands malamagno.              tagne, il a mis les époux en
                                                     grandes querelles. Il nous arrive
          Nous arribo cantant.                       chantant.

Es bèu coume lou jour, nous arribo cantant,           Il est beaucomme le jour, ilnous
                                                    arrive chantant, la cigale au cha-
La cigalo au capèu e lou mantèu floutant.
                                                    peau et le manteau flottant. Le
Vès-l'aqui que s'adus subre soun poulin blanc       vqici, il s'amène sur son blanc
De avans lou castèu dôu mirau di galant,            poulain, devant le château du mi-
         La coumtesso de Dio.                       roir des amoureux, la comtesse
                                                    de Die.

— « Duerbès-me vosto porto, o coumtesso de Dio !      — « Ouvrez-moi votre porte, 6
Iéu ai laissa pèr vous, emé li plourjcio,           comtesse de Die! j'ai laissé, par
                                                    amour pour vous, avec les pleurs
Jano de Roussihoun e la bello Saucio                aux cils, Jane de Roussillon et la
Que lou Rèi d'Aragoun e lou Rèi de Castiho          belle Sancie, que le roi d'Aragon
           Pregavon d'à-geinoun.                    et le roi de Gastille, priaient à
                                                    genoux.

« Aquelo que dous rèi pregavon d'à-geinoun,            « Celles que deux rois priaient
E dono Azalaïs, bèuta de grand renoum,              à genoux, et dame Azalaïs, beauté
                                                    de grand renom qui se déchira le
Qui s'estrifè li sen quand ic diguère noun.         sein quand je lui dis non; j'ai aussi
Ai mai laissa pèr vous Claro de Lamanoun            laissé, par'amour pour vous, Glaire
          Que n'es desmemouriado.                   de Lamanon qui en est devenue
                                                    folle,