Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                                             FELIBKIGE                                                    435
a Bello flour dou rousié que n'es desmemouriado !                 « Belle" fleur du rosier qui ëti est
                                                                affolée! et Blanche d/Aiglemont
E Blanco d'Àiglemout que, pèr segui mi piado,                   qui, pour me suivre, présente à
Présenta à soun mari la fiolo. empouisounado,                   son mari la fiole empoisonnée,
E piâi se vai jita, la pauro delaissado,                        et puis va se jeter, la pauvre
                                                                 délaissée, du haut â'un grand
          D'en-aut d'un grand roucas.                           rocher !

a Blanoo que se traguè d'en-aut d'un grand roucas, «Blanche qui so précipita du
                                                   haut d un
Ai mai laissa pèr vous Mario de Blacas.                      ' «**ni r o c h e r - J ' a i * nssi
                                         .,        laissé, pour vous aimer, Marie de
Quand la dono vegue que n en fasieu plus cas, BUcaB_ Q u a n d la d a m e y i t q u e je
Mangé plus ni beguè, Tant bèn, qu'un jour, ai las! ne faisais plus cas d'elle, plus ne
         La mort l'a delièurado ! . . . » .        " " ^ » ' ne b,lt - « Wen qu'un
                                                   jour, hélas! la mort l'a délivrée...»
E n'a pas plusléudi: « la mort la delièurado », Et il n'a pas plutôt dit > « La
Que la Coumtesso.amount, parais, enfenestrado :' nio't l'a délivrée», que ^comtesse,
^                                                  la-haut, parait à la fenêtre : —
— « Corde pèiro ! ie crido, auras bono estrenado, « C û ! u r de pierre! lui cris-t-elle,tu
Vènes de me douna trop bello serenado.             auras bonnes élrennes; tu viens
                                                   de me donner trop helle séré-
         Subran sono si gènt                       nade... » Elle appelle ses gens.
Subran, sus lou relarg, soun arribasi gènt.          Aussitôt sur le relarg, arrivent
Lèu de soun blanc poulin davalon l'impudent,       ses gens. Vite de son blanc pou-
                                .    .    .     lin, ils dévalent l'impudent, puis
Piei lou bouton tout nus coumeau jour que naissen, ,6 m e t t e n t t o u t nu c o m m e aa ;om
E d a v a n s la c o u m t e s s o , à si bèUS i u e vesènt,    de sa naissance, et, devant la com-
            F an baia la fouitado !                             * ess °'   a se
                                                                                  * ,befaux Jtfx v °y a n t s '
                                                                lui donnent la fouettée.
Dison que Berguedan, oumtous de sa fouitado,                      On dit que Berguedan, honteux
So planté dins lou cor l'espino enverinado                      de sa fouettée, se planta dans le
D'uno aigo-espouncho !... E pièi uno loubo afamado,             cœur l'épine envenimée d'un ner-
                                                                prun ! . . Et puis une louve affamée,
De soun cadabre tousc faguè sa regalado,                        de son cadavre encore tiède fit
         La niue, au clar-lusènt                                son régal, la nuit, au clair-luisant
          De la luno d'argent.                                  de la lune d'argent.
                                      FÉLIX GRAS.                     Avignon, 1883,         F. G.
         Avignon, 1883.




          LA NEGRO SEGAIRO                                       LA NOIRE MOISSONNEUSE
     A 'N PAUL MARIETOUN, PER I,A MORT                         A PAUL MARIÈTON, POUR LA MORT
                                                                              DE SON FBÈRE
                    DE SOU FRAIRE.

                                                                 La noire moissonneuse est la mort.
La Negro Segairo es la Mort.                                   — Sans aucun arrêt, toujours elle
Sens cap d'arrest, toutjoun travallio ;                        travaille, et chaque vivant, frêle ou
E cado vivent, freule ou fort,                                 fort, sent la pointe de sa faulï.
Sentis la punto de sa dalbo.