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FELIBRIGE
VENUS BRUNO VENUS BRUNE
A N' Pau Marièton A M. P. Marièton
Lou soulèu a jamai vueja si blound trésor Le soleil n'a jamais épandu ses
blonds trésors sur les tresses qui
Subre li long trachèu beisant vostis espalo; baisent vos épaules; la lune ne
La luno vous a pas baia sa como d'or; vous a point donné ea chevelure
d'or;
Lou cèu, qu'a defranjoun fade sedo pourpalo, Le ciel qui a des franges de soie
pourpre pour son manteau ailé, Ã
A l'ouro de l'ahour, per souri mantèu alu, l'heure du crépuscule, alors que,
le matin, il l'orne d'une pale den-
Quand l'orno lou matin d'uno dentiho palo,
telle,
Lou cèu, que se miraio eme si clar belu Le ciel, qui mire ses clairs scin-
tillements dans la profondeur de
Dedins la profoundour des voste iue enmascaire, votre œil magicien, ne l'a jamais
L'a jamai ben sachu nega dedins soun blu. bien su noyer dans son bleu.
De la nèu qu'a tapa li cham ddu rustieaire Vos chairs n'ont point ravi la
blancheur marmoréenne de la neige
Vosto car n'a pas près la mabreneo blancour, qui a couvert les champs labourés,
B quand l'ile a fleuri sus lou brout embaumaire, et lorsque le lis embaumeur a
fleuri sur sa tige,
Vosto caro n'a pas counserva sa coulour, Votre visage n'a point conservé
sa couleur, alors que les cheveux
Alors que li trenello ounte l'avias picado où vous l'aviez piquée gardaient
Gardavon lou perfum enebriant de la Flour. le parfum enivrant de la fleur.
Noun, sabes pas dôu blanc la cansoun venerado, Non, vous ne savez point la
chanson vénérée du blanc, la chan-
La cansoun di Paros ancian qu'avien pouli son des Paros antiques qu'avaient
polis les baisers du ciseau et des
Li poutoun dou cisèu e di foulo espantado ; foules surprises;
Noun, sabes pas lou cant douçamen trefouli Non, vous ne savez point le
chant exquisem