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334                      LA REVUE LYONNAISE
    Cou è marville que la noubléisse                   C'est merveille que la noblesse
                                                     fasse tant cas de cet enfant.
    Fasse tant cas de quel afant.                    Tous s'en vont disant que la
         Tous s'en anont disant                      mère est princesse! mais est-ce
    Que la mère é praïncesse !                       dans une étable que se logent
                                                     les grands ?
Ma cou é-tu dins un téi que se lugeont los grands?

    La noubléisse s'y se d'en pointe,                   La noblesse s'y tient piquée
    Que n'ose mardjié pas piôlâ,                     debout, qui n'ose certes pas
                                                     piauler, pas plus que Colas qu
         Pas mé que Coulas                           s'y tient les mains jointes, qui
    Que l'y se las mains jointes,                    veut prierce fils de le demarier.
Que vaut pria quo fi de le démarida !
    Quou l'y se vaingu un ré more                      Il y est venu un roi more qui
    Quo vire los eux de travia.                      tourne les yeux de travers. 11 a
                                                     un bonnet vert gros comme une
         01 a un bounet via.                         bigore, des chausses de cuir et
    Gros quem'une bigore,                            un collier de fer.
De las chaussais de queu et un collié de fia.
    01 é monta de se la bosse                           Il est monté sur la bosse d'un
    D'un gros animau essouria,                       gros animal effaré, qui va tout
                                                     déferré plus vite qu'un carrosse,
         Que vé tout défara                          qui n'évite en chemin ni mare ni
    Pus vite qu'un carrosse,                         flaque l'eau.
Que n'écbive en chemi ni gâchis ni gouilla.

    A son coûta li pend une épiète                     A son côté lui pend une êpée
    Très coua longe quem'un gouya,                   trois fois longue comme un
                                                     gouyard, aussi large qu'une faulx,
         Aussi large qu'un dâ,                       mais plus forte et plus droite :
    Ma pus fouarte et pu draite :                    jamais dans la milice ne s'est vu
                                                     un tel soldat.
Jamais dés la melic' s'é v'gu un tau soudât.

     Sos laquais sont néis quema pege;                  Ses laquais sont noirs comme
     Es semblliont dos cbavans dégnas ;              poix ; ils semblent des chats-
                                                     huants dénichés; ces pataugeurs
          Quouès jable-gouillas                      s'ébattent dans la neige, s'en
     Gibaudont dins la nege,                         frottent le menton pour se dé.
S'en fretont le menton pa se débarbouilla.           barbouiller.


    La canaille de quo village                          La canaille de ce village l'a
    L'a uffa quem'un batelâô.                        sifflé comme un bateleur. — Vous
                                                     n'êtes que des fous, dit-il en son
         Vous ne se ma dos fàôs,                     langage, Jésus m'a bien baisé et
    Disse dés son laingage,                          n'a pas eu peur.
Nové m'a be baisa et n'a pas agu pâô.
   Los rés le priont à la crèche.                       Les rois le prient à la crèche
                                                     de venir dans leur Orient; tout
    De veni dins lou Oriant ;                        y est plaisant; ici il n'y a rien à
        Tout l'y z' e' plliasant ;                   frire, là-bas il ne faut que creu-
   Etchi n'a rien que friche,                        ser pour trouver de l'argent.

Vau'bas faut ma chava pa trouva de Parjant.