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300                       LA REVUE LYONNAISE
tête du supplicié d'un poids qui l'accable et elle y pénètre pro-
fondément. Le christ en buis, au contraire, a la tête nue et sans
couronne. La longue chevelure nazaréenne du fils de Marie, par-
tagée sur le front, retombe en flots ondoyants sur les épaules.
   Le cartouche d'ivoire placé verticalement au-dessus de la tête
du christ, porte l'inscription en trois langues, indiquée dans
l'Evangile. Les trois textes hébreu, grec et latin y sont transcrits
intégralement en quatre mots complets, comme ceux-ci du latin :

                               I E S V S NAZA
                                R E N V S REX
                                 IVDEORVM

   Le cartouche de buis, placé en écharpe, ne présente que les
initiales des quatre mots des textes comme celles-ci du latin.

                                   I.N.R.I.

   Je relève une singularité que présente le texte hébreu. Dans le
cartouche d'ivoire il est écrit en très beaux caractères carrés.
Mais il contient trois lettres en caractères rabbiniques, savoir ;
le n du deuxième mot hanolseri (nazaréen), le m du troisième
mot melek (roi) et le l du même mot melek. Or, dans le cartouche
en buis qui n'a que les initiales, le n et le m sont rectifiés et ra-
menés à la forme normale du type carré '.
   Cette correction n'est pas sans importance. Elle indique que le
christ en buis est une seconde édition, revue et corrigée. dans son
exécution matérielle, comme nous avons vu qu'elle l'était dans son
expression artistique et symbolique.
   Les deux christs sont signés du même nom pour les siècles des
siècles. Mais la première signature est pleine, solennelle et an-
nonce la première création ou invention, invenit, de l'auteur.

                   IOA G V I L L E R M I N INV. ET
                     SCVLP. AVEN. 1659

      Joannes Guillemin a inventé et sculpté, Avignon, 1659.

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    L'écriture rabbinique, postérieure à Jésus-Christ, a été employée dans la litté-
rature des rabbins juifs, non dans la littérature biblique,