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LE ROMAN N A T U R A L I S T E 287 IV. — CONCLUSION DERNIERS OUVRAGES DE M. ZOLA Après avoir eonstaté la fausseté de la doctrine déterministe et l'inanité de la méthode expérimentale quand il s'agit d'écrire des romans ou des études de mÅ“urs, après avoir vu combien l'esprit de système a nui à l'Å“uvre de M. Zola, après avoir condamné certaines parties de cette Å“uvre au nom du bon goût et de la morale, après avoir montré l'influence pernicieuse que peuvent avoir les idées qui l'ont inspirée, il nous reste une question à exa- miner. M. Zola est un dévoyé qui poursuit une chimère, et une chimère dangereuse; mais c'est aussi, nul de ses adversaires ne pourrait le nier, un écrivain de talent. Il a des qualités incontestables d'observation et de style. On voit à certaines parties de son Å“uvre qu'il y a en lui l'étoffe d'un poète, ailleurs qu'il peut analyser très finement les défauts et les ridicules de la nature humaine. Est-il irrévocablement perdu pour la saine littérature? Va-t-il, étourdi par quelques succès retentissants, s'écarter de plus en plus du bon goût et de la vérité ? C'est une question à laquelle on ne saurait répondre quand on a lu ses derniers ouvrages. Après l'Assommoir assez bonne étude au fond, mais qui a réussi surtout grâce au scandale de grossièretés voulues et nouvelles, était venue : Une page d'amour, Å“uvre moins grossière en la forme, mais aussi une de celles où la fatalité déterministe et héréditaire pèse le plus sur les personnages. Après une page d'amour, Nana a ramené la forme brutale, et avec elle les tableaux et les descriptions risqués qui ont été pour beaucoup dans sa popularité. Pot-Bouille a renchéri, s'il était possible, sur ces défauts. En outre c'est incontestablement le plus mortellement ennuyeux de tous les romans de M. Zola. Il n'y a plus ni drame, ni plan, ni unité, ce n'est qu'une série de scènes souvent licencieuses et toujours grossières. Tout y est poussé Ã